Sujet: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Mar 18 Jan - 17:42
Sunset loneliness
Le soleil venait de mourir au creux de l’horizon glacé. Il avait toujours autant de mal à y croire, malgré le fait que les jours se succède. Il n’en revenait pas qu’après avoir passé une journée entière dans une telle fournaise il puisse faire aussi froid une fois la nuit tombé. Ici il n’y avait rien, aucune maison, aucun arbre, ni même quelconque rocher égarer qui aurait pu ralentir la course du vent. Ce soir-là le vent soufflait si fort, on aurait presque cru à un sifflement cynique d’un démon venu se perdre à travers les dunes. Shin avait regardé partout autour de lui, mais il dut se rendre à l’évidence. Le seule démon qui foulait ces terres arides c’était lui et lui seul. L’homme poussa un râle ironique avant de se couvrir un peu plus, il y avait quelques zones de son corps qui étaient encore à découvert. Ici en plus du froid mordant les grains de sables emportés par le vent sont semblables à une infinité d’aiguilles lorsqu’ils percutent votre corps épuisé par la marche. Il marchait depuis des jours mais ne pouvait pas s’arrêter. Ce n’était pas que sa mission ne puisse attendre qu’il se repose suffisamment, c’était simplement que s’arrêter ici relèverait de la pur folie. Il n’y avait aucun abri possible et même pour quelqu’un comme lui l’idée de rester encore un peu plus dans cet environnement lui paraissait être une blague puérile.
L’homme au regard onyx continuait d’avancer, minutes après minutes, heures après heures sans jamais s’arrêter. Le soleil finit par montrer le bout de son nez, pour lui c’était son seul repaire temporel. Après tout ce temps il ne devait plus être très loin de la ville.
Une autre partie du supplice venait de prendre place, après le froid mordant voilà qu’arrivait cette chaleur écrasante. Des deux maux le dirigeant ne savait pas lequel était le moins grave. Il se sentait comme un des héros des anciens temps qui devait porter à lui seul un astre. Sauf qu’à la différence de cet Atlas il avait l’impression de porter le soleil lui-même, c’était comme porter le feu lui-même sur ses épaules. Si lourd, si brulant. Mais il ne pouvait pas arrêter, pas maintenant alors qu’il était si près du but.
Au loin il crut d’abord que ses yeux lui jouaient des tours. Il se dessinait au loin l’esquisse d’une ville, signe qu’il était sur le point d’arriver à bon port. Une soudaine monté d’adrénaline le motiva à accélérer encore un peu ses pas. Mais alors qu’il commandait à sa jambe d’avancer celle-ci ne bougea pas. Il essaya de faire bouger les autres parties de son corps mais ces dernières ne répondirent pas non plus. Il était trop tard.
« Passer sept jours sans boire ni manger en plein désert n’est pas forcement recommandé pour la santé » Pensait-il ironiquement.
Sans qu’il puisse rien y faire son corps tomba lentement vers le sable brulant. Il était arrivé au bout de ses limites. Comme quoi, même le plus puissant homme ne peux pas grand-chose face à une montage de sable.
Quelques temps après (il ne pouvait pas dire exactement combien avait duré son coma) il ouvrit les yeux. Les sensations lui revinrent très vite. Il ne faisait plus chaud, au contraire il faisait froid, très froid. Il en déduisit que la nuit était déjà tombé. Il était allongé mais il se sentait confortablement installé, il se leva rapidement pour regarder sur quoi il était et à sa grande surprise il était allongé sur un bout de tissu. Au-dessus de lui un bout de toile le protégeait du vent.
« Qui est-ce qui… »
Shin sortit de la tante pour tenter de comprendre la situation. En chemin il remarqua que sa gorge avait arrêtée de le faire souffrir, on lui avait aussi donné à boire durant sa période d’inconscience. Lorsqu’il sortit de la tante il croisa un homme qui le regardait avec un large sourire et qui se mit à hurler aux autres :
- Il s’en est sortie ! Je vous avais dit qu’il n’allait pas mourir !
Dehors il y avait une dizaine de tante similaire à la sienne, au centre il y avait un feu de taille respectable qui diffusait une chaleur rassurante. Parmi tout cela il y avait environs une vingtaine de personnes habillé en tenu sombres bien plus adaptés à la vie au désert que la sienne. En pensant à cela il regarda son torse et constata qu’on l’avait délesté de haut, il n’avait que quelques bandages qui soignaient les quelques blessures qu’il s’était faite durant son voyage.
Shin était tombé sur un groupe de nomade des sables.
Alors qu’il allait en direction du feu pour se réchauffer il remarqua une silhouette qu’il connaissait bien. Il n’y avait aucun doute possible, il c’était la jeune fille qu’il avait rencontré sur Sylphe.
« Que fait-elle la ? »
Mais avant qu’il puisse se lever et aller à sa rencontrer un des hommes lui donna une assiette bien garni, c’était une sorte de plat à base de viande sécher.
« J’ai peut-être rêvé.. »
Dernière édition par Maître du Jeu le Jeu 24 Fév - 12:02, édité 1 fois
Lou Laosania Elven
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Mar 18 Jan - 18:50
Le soir était enfin tombé, infernal fournaise qui glissait vers l'horizon de plus en plus sombre dans un dégradé éblouissant de rouge et d'or. Quelques jours plus tôt, Lou avait quitté l'oasis où elle avait fait la rencontre étrange d'un nain et d'un mercenaire plutôt violent et après quelques heures de marche s'était retrouvée avec eux. Son opportunisme l'avait conduite à les suivre, puisqu'ils lui proposaient gracieusement l'hospitalité. Certains semblaient intéressés par ses faveurs, mais dans l'ensemble ils semblaient surtout solidaires. Et puis, ce n'était pas comme si la jeune femme représentait une réelle menace. Et ils l'avaient sans doute bien compris. Sa peau la brûlait un peu et les femmes nomades lui avait proposé un baume sans doute à base de graisse végétale mais surtout très efficace et à l'odeur délicate. On lui avait même prêté des vêtements plus adaptés, ainsi, elle paraissait faire partie des leurs. Ils lui avaient d'ailleurs dit qu'elle pouvait rester tant qu'elle voulait, et elle devait avouer que cette perspective lui plaisait plutôt. Son mutisme ne les gênait pas pour la comprendre. Comme si elle avait été chez elle.
Au cours de la journée, ils avaient fait une drôle de rencontre. Enfin, plus pour eux que pour elle. Alors qu'ils poursuivaient leur route à travers les sables, ils virent un grand corps étendu, inerte. La muette mit un peu de temps à le reconnaître de loin, et elle était descendue pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Non, c'était bien lui qui l'avait jetée dans le vide à Sylphe. Ils hésitaient sur ce qu'ils allaient en faire. Le soigner et respecter leurs règles d'hospitalité, voulurent ensuite le sacrifier pour leurs divinités, même si le chef ne semblait pas tout à fait d'accord. Lou les arrêta et leur fit comprendre qu'elle ne voulait pas qu'il meurt. Ils furent surpris, lui posèrent plusieurs questions.
"C'est un ami ?"
Elle acquiesça d'un signe de tête. On ne pouvait pas vraiment parler d'amitié, mais s'il n'y avait que ça pour qu'il soit soigné. Ils ne sauraient sans doute jamais la vérité, autant en profiter. On le chargea sur l'une des montures qui avançaient d'un pas lent. La tombée du jour se faisait toute proche. Son corps étaient encore chaud, sans doute qu'il ne s'était pas effondré depuis longtemps. Mais ça n'était pas une raison, il fallait faire vite.
Les hommes installèrent rapidement le camps, aidés de quelques femmes tandis que les autres s'affairaient à soigner l'inconscient. Lou lui soutenait légèrement le dos pour le faire boire et pour aider les autres à panser ses quelques plaies. Lui qui s'était montré si puissant, elle avait presque l'impression de tenir un grand enfant entre ses bras. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait voulu l'aider. Peut-être parce qu'elle ne le détestait pas ? Jamais la jeune muette n'aurait laissé quelqu'un mourir, à moins d'avoir vraiment une sacrée dent contre lui. Or il ne s'était rien passé de fâcheux entre eux, elle rendait simplement service à une connaissance. Tout ce que l'on fait en bien aux autres nous est toujours rendu un jour, n'est-ce pas ?
Le laissant finalement reposer sur le lit de fortune qu'on lui avait cédé, la jeune vagabonde était allée aider les femmes pour préparer le repas du soir. Elles discutaient joyeusement tandis que les hommes partaient voir s'ils ne pouvaient pas faire d'autres réserves. Un instant, elle avait presque oublié cet homme mystérieux qui sombrait encore dans les méandres de son inconscient. Mais la bonne humeur de ces étranges nomades lui rappela qu'il était maintenant hors de danger et qu'il se réveillerait sans doute bientôt. Elle avait beau les observer, elle ne parvenait pas à savoir quels étaient leurs projets ou leurs intentions, s'ils étaient neutres ou impliqués. Tout ce qu'elle voyait, c'est qu'ils avaient le cœur sur la main et partageaient volontiers avec leur prochain si on ne les attaquait pas.
Le repas se passa sans encombre, autour du feu qui semblait habituel. C'était d'ailleurs bien agréable de sentir un peu de chaleur dans une nuit si froide. Et dire qu'elle mourait de chaud la journée...Encore heureux que le sable dégageait encore un peu de ce qu'il avait accumulé sous les rayons du soleil les quelques heures qui succédaient à son coucher. C'était si simple et pourtant si unique. Être assis avec des gens qu'on ne connait pas et qui vous traite comme si vous aviez grandi avec eux. Les entendre s'adresser à vous sans mettre de distance ou de politesse superflue et accepter n'importe lequel de vos gestes d'aide ou pour vous intégrer.
Un cri attira soudain leur attention. Alors il s'était réveillé ? Un sourire étira ses lèvres sans qu'elle n'y pense. C'était naturel, il était en vie, elle était heureuse de voir qu'on avait réussi à le sauver. Des murmures d'approbation s'élevèrent de toute part. La satisfaction était partagée. Quelqu'un se dépêcha de lui apporter à manger. Lou n'eut pas le temps de croiser son regard qu'il avait déjà le nez vers son assiette. Il valait mieux qu'il mange. Elle se rendit compte que certaines taquineries fusèrent à son égard. Ils avaient décidément des idées bien tordues mais ça la faisait plus sourire qu'autre chose. Quelqu'un souleva le problème qu'il fallait tout de même lui apporter de l'eau. Il n'avait pas tort. On lui proposa d'aller l'apporter elle-même, puisqu'elle semblait le connaître. Avec un sourire mi-figue mi-raisin, elle se leva et attrapa délicatement la gourde qu'on lui avait réservée. Quelques hommes imitèrent vaguement des bruits de baisers ce à quoi elle leva les yeux au ciel en allant plutôt voir comment se portait le nouvel arrivant.
Doucement, elle s'avança jusqu'à lui, sans le quitter des yeux. La jeune femme s'agenouilla en face de lui, posant la gourde d'eau soigneusement fermée près de lui. Quand elle releva son regard sur son corps, elle se rappela alors combien déjà à Sylphe il lui avait paru grand, mais elle fut surprise de le voir si fin alors qu'il lui avait semblé plus imposant. Comme quoi, la mémoire n'est pas toujours ce qu'on croit qu'elle peut être. Elle lui adressa un sourire, voyant les reflets du feu danser sur son visage et dans ses yeux sombres. Il ne lui avait jamais vraiment fait peur, elle l'avait toujours pris comme un homme ordinaire, et ce jour-là plus qu'aucun autre jour. Les longs cheveux noirs de Lou étaient en partie ramenés en arrière pour ne pas les avoir dans les yeux, le reste retombant en une épaisse cascade sombre sur ses épaules. Elle se demandait s'il la reconnaitrait lui aussi ou s'il avait fini par l'oublier. Cela faisait tout de même un moment que cette nuit étrange s'était déroulée sous leurs ailes.
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Mar 18 Jan - 22:15
Il avala sa première bouché avec attention. Il fut légèrement surprit par le gout salé de la viande, mais une fois cette première impression passé il restait un gout plus délicat en bouche. C’était la première fois qu’il mangeait quelque chose de la sorte. Il sentait déjà ses forces lui revenir au fur et à mesure qu’il mangeait. Pendant ce temps ceux qui étaient à ses côtés lui expliquaient comment ils l’avaient retrouvé au bord de la mort. Et que sans l’intervention « fillette qui n’peux plus parler » ils l’auraient surement laissé là ou même sacrifié. L’Asméen ne savait pas s’il se moquait de lui en parlant d’un sacrifice mais ce n’était pas très important. Depuis le début de ce voyage c’était la première fois que sa bonne étoile lui souriait. Comme pour répondre directement à ses doutes une silhouette qu’il connaissait bien vint à sa rencontre pour lui apporter un peu d’eau. L’homme ne dis pas le moindre mot en prenant la gourde remplit d’eau, il se contenta de la fixer plantant ses yeux sans les siens. Il but quelques gorgés. Même si on l’avait manifestement fais boire durant sa période d’inconscience boire encore un peu lui faisait un bien fou. Après quelques instants de flottement l’homme prit finalement la parole de sa voix toujours aussi sombre et naturellement froide :
- Merci.
Ce n’était pas le genre à trop parler, et puis il savait qu’en dire plus n’aurait servi à rien. Ce simple mot valait à ses yeux bien plus que tous les discours. Après avoir correctement mangé et bu il se leva et fit quelques pas. Ces quelques heures de repos ainsi que toute cette nourriture lui avait rendu toute sa magie, il se sentait désormais prêt à repartir en quête contre le désert. Mais ce n’était qu’une impression, il savait que même avec toute sa force il serait bien imprudent de reprendre la route sans préparation ni équipement adéquat. D’ailleurs s’il n’avait pas été séparé de son équipe au début de la traversé il n’aurait jamais été dans cette situation compliqué.
Il poussa un long soupir en regardant le ciel. A vrai dire même s’il faisait froid ce n’était pas si désagréable que ça quand on à l’estomac plein. Dans le désert le ciel à la particularité d’être particulièrement beau, il n’y a que très peu d’humidité dans l’air et les nuages se font rares. On peut ainsi le plus souvent observer un ciel constellé d’étoiles.<
Shin retourna finalement au niveau du feu et s’installa aux cotés de celle qui l’avait sauvé aujourd’hui. Tout autour d’eux l’ambiance était chaleureuse et sympathique. Il comprenait bien qu’il avait affaire avec le genre de groupe soudé qui a l’habitude de s’entraider dans les moments difficile. L’un d’eux lui demanda son nom et leurs expliquer ce qu’il faisait là au milieux du désert. Même s’il n’aimait pas parler il se dit qu’il leurs devaient bien ça après tout ce qu’ils avait fait pour lui.
- Je m’appel Shin. [Il dit son prénom en regardant dans les yeux la jeune muette puis replongea ses yeux vers l’assemblé]. J’ai eu il y à quelques jours quelques soucis avec le reste de mon groupe, nous avons été séparé. J’ai donc du continuer ma route quelques jours sans vivres ni équipements.
- Tu as marché combien de temps dans ce désert ?
- Environs sept jours, à vrai dire je ne suis pas très sûr.
On pouvait voir les expressions choqué tout autour de lui. Ils n’en revenaient pas qu’un homme ai pu tenir aussi longtemps dans ce désert. Normalement on ne peut tenir que deux jours, peut-être trois si l’ont à de la chance, mais sept c’est impensable.
L’Asmeen arrêta ensuite de parler. Il avait fait de son mieux pour se montrer aimable et assouvir la curiosité des nomades. Il se contenta désormais de rester à côté de la jeune femme dont il ne connaissait toujours pas le nom et d’écouter les histoires que racontaient les nomades sur leurs aventures. Lorsque certains parlaient avec véhémence de la dernière Vouivre (Cf bestiaire) qu’il avait tué à main nue Shin ce dit qu’il y avait surement un peu d’exagération dans tout cela. Mais le temps passa assez rapidement jusqu’au moment où il se tourna vers la jeune femme pour lui dire :
- Et toi, dit-moi comment tu t’appel ?
Il savait pertinemment qu’elle ne pouvait plus dire le moindre mot mais il savait qu’elle trouverait d’une manière ou d’une autre le moyen de lui « dire » comment elle s’appelait. Il remarquait qu’à chaque fois qu’il la regardait ou qu’il se tournait dans sa direction les autres en profitaient pour faire quelques mimiques censés être discrètes.
La nuit était bien avancée quand un bruit sourd se rapprocha d’eux petit à petit. Shin se leva pour aller voir d’où venait ce bruit. On ne voyait qu’un nuage de poussière ainsi que quelques formes floues se rapprocher d’eux. L’un des nomades équipé d’une paire de jumelle annonça aux autres :
- Mettez à l’abri les femmes et les enfants, ce sont des Pilleurs ! Que tous les hommes prennent les armes et viennent vers l’avant. Nous allons défendre nos vies.
A l’évocation du mot pilleur l’agitation les avait tous gagner. On voyait sur leurs visages que cela ne signifiait rien de bon. L’une des femmes de passages leurs expliqua que les pilleurs sont une race de nomade des sables qui ne vivent que par le vol le meurtre autres ignominies.
- Shin ! Tu ne m’as pas l’air d’être un guerrier aguerrit mais prends cette lance ça pourra te servir.
Effectivement pour ceux qui ne le connaissaient pas on aurait du mal à croire qu’il s’agit de l’élite du clan des ombres avec son allure élancée et svelte. Il refusa poliment l’arme et expliquait qu’il saurait se débrouiller sans sous le regard sceptique du nomade.
Shin n’est pas quelqu’un du genre réellement altruiste, mais dans cette situation il lui semblait logique de les aidé. Pas seulement parce qu’ils lui avait sauvé la vie mais aussi parce qu’il y avait « Elle ». Il savait que s’il laissait ces gens se faire massacrer elle en soufrirait et pour une raison qui lui échappait un peu il ne voulait pas voir ses larmes couler.
Il la regarda une dernière fois avant de partir du côté des hommes :
- Je compte sur toi pour t’occuper des femmes et des enfants. Je m’occupe du reste..
A vrai dire il se fichait un peu du sort de ces derniers, mais pour lui c’était une bonne excuse pour l’éloigner de la zone de bataille. Comme on dit on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la confusion de la guerre.
Maintenant il pouvait le voir, une quarantaine d’homme armés jusqu’aux dents arrivaient dans leurs direction. Ce soir allait être le théatre d’une boucherie sanglante…
Lou Laosania Elven
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Mer 19 Jan - 0:13
Son simple merci, si froid fût-il, valait bien toute autre expression possible. Elle avait compris qu'il ne parlait pas énormément, mais ça ne la dérangeait pas d'avoir rencontré quelqu'un qui parlait aussi avec les yeux. La jeune femme le laissa se restaurer tranquillement, préférant le laisser reprendre des forces et profiter du calme de ces retrouvailles inattendues. Au bout d'un moment, il se leva et devinant qu'elle devait le laisser seul un moment, elle retourna s'asseoir autour du feu avec les autres qui lui lâchèrent des remarques plus ou moins délicates à voix basses. Ce qu'ils pouvaient être lourds ! Mais ça la faisait intérieurement rire. Et puis, au moins, s'ils croyaient qu'elle était avec cet étrange garçon, ils renonceraient à bien des choses.
Il vint s'asseoir quelques instants après à côté d'elle. Elle sursauta légèrement, ne s'attendant pas à sa présence si soudaine mais l'accueillit avec un sourire. Ensuite, elle écouta les conversations. Elle ne pouvait faire que ça, de toute manière. Elle apprit ainsi qu'il s'appelait Shin et qu'il avait marché sept jours sans vivres dans ce désert ardent. Elle comprenait maintenant comment un mage aussi puissant que lui avait fini par s'écrouler dans le sable. Après tout, l'humain a ses limites. Son regard sombre se porta de nouveau sur l'assemblée pour écouter les récits parfois farfelus de certains. Ce fut la voix coupante du jeune homme qui la tira de ses rêveries. Il lui demandait son nom, ce qui semblait logique vu qu'il ne le connaissait toujours pas, or elle venait d'apprendre le sien. Visiblement, les grimaces continuaient et elle se tourna vers le groupe de gais lurons qui s'amusaient à les faire pour les voir cesser comme des gosses pris la main dans le sac. Elle se retourna vers Shin et scruta un instant son regard, prenant son temps pour répondre. Peut-être que ça l'agacerait, mais elle lui adressa tout de même un léger sourire et au moment où elle s'apprêtait à écrire dans les airs en lettres de lumière, un cri d'alerte fut lancé par l'un des hommes qui surveillaient les alentours.
Un mouvement de panique saisit alors tout le campement qui réagit très vite. Visiblement, ce n'était pas du tout une bonne nouvelle. Elle hésita à suivre le mouvement, sachant qu'elle pouvait peut-être donner un coup de main aux hommes, même si ceux-là refuseraient catégoriquement. Et puis, dans le fond, à part se prendre des coups à la place des autres, que pouvait-elle faire de bien intéressant ? Shin près d'elle refusa l'arme qu'on lui proposait en disant qu'il se débrouillerait seul. Oh ça, oui, ils pouvaient lui faire confiance. Même s'il était vrai que son corps svelte ne le laissait pas présager. Il semblait presque trop vulnérable. Il lui confia la partie la plus vulnérable du campement, sans doute pour lui donner une place plus qu'autre chose. Il était vrai que l'avoir dans les pattes ne serait pas la meilleure des choses pour lui. Elle acquiesça d'un signe de tête et partit donc dans la même direction que les fuyards.
Courir dans le sable n'était pas chose aisée. Ses pieds s'enfonçaient parfois lourdement, elle dérapait un peu mais parvint à ne pas tomber. Au passage, elle aida une petite fille à se réfugier plus loin. Du moins, suffisamment loin pour ne pas être attaqué. La jeune muette fixa l'étendue sablonneuse où tout se déroulait alors. Impossible de savoir combien de temps cela avait duré, mais le résultat fut sanglant pour les Pilleurs. La plupart des réfugiés étaient effarés, à commencer par elle qui n'aimait pas voir le sang couler. Mais c'était un mal pour un bien. Ces hommes ne feraient pas de mal à des personnes aussi hospitalières. Cependant, les pouvoirs de Shin étaient toujours aussi spectaculaires. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas tout vu la dernière fois, même si ça avait été un gros choc pour elle à l'époque. Qui était-il vraiment ? C'était la question qu'elle se posait depuis le début de l'affrontement. Lui qui s'était montré plutôt doux avec elle la dernière fois semblait avoir un goût prononcé pour la violence, mais jamais gratuite, visiblement. C'était toujours ça de gagné.
Quand le calme revint, la vague humaine qui s'était cachée sembla hésitante à revenir vers le campement en partie dévasté. Ce temps de doute était normal. On ne croyait pas toujours qu'on était hors de danger après une peur pareille. Les hommes harassés revenaient vers leur femme, leurs enfants, le souffle court mais le sourire aux lèvres, enjambant la poignée de cadavres qui jonchaient le seuil du camp. Tout comme les autres, Lou s'approcha des combattants. Certains étaient blessés, plus ou moins gravement, mais pas plus de cinq n'avaient subi de dommages. C'était une bonne nouvelle. Tandis qu'elle s'occupait d'un homme dont le bras saignait un peu avant que sa moitié ne vienne s'en charger, la haute silhouette silencieuse se rapprocha d'elle. La jeune femme leva les yeux vers le fameux Shin et lui adressa un léger sourire. Elle fronça à peine les sourcils en ponctuant son attitude d'une petite inclinaison de la tête pour prendre de ses nouvelles à sa manière. Elle attendit sa réponse et mouva ses doigts à la hauteur de ses propres yeux pour écrire en lettres d'une lumière assez faible :
"Au fait, je m'appelle Lou."
Elle voulait le remercier pour avoir aidé ces gens, mais elle se dit que c'était ridicule et surtout inutile. Il l'avait fait, c'était l'essentiel. Mais elle devait avouer qu'elle avait eu peur, l'espace d'un instant que sa fatigue ne lui joue des tours et que dans le fond son intervention revienne à néant. Oui, elle avait été un peu effrayée à l'idée que les Pilleurs fondent sur eux, mais elle ne savait pas expliquer pourquoi et s'en moquait d'ailleurs bien. Après tout, ces gens avaient été tellement accueillants, comment leur vouloir du mal ?
Maître du Jeu Maitre de Jeu
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Ven 21 Jan - 16:56
On n’entendait presque plus le bruit du vent qui soufflait le long de la scène. Tout était recouvert par ces sons de guerres et de batailles. Rien n’avait encore commencé, mais les pilleurs faisaient tellement de bruit que ça en était presque exagéré. Les bruits de sabot tonitruants arrivaient à se faire entendre malgré le fait que le sol ne soit que sable, les hommes hurlaient à tous bout de champs comme si la situation les amusaient fortement. Du coté des nomades c’était l’exact contraire. Personne ne pipait mots. Les visages étaient fermés et froids, sans un mot chacun s’étaient compris. Ils savaient qu’ils étaient en infériorité numérique et qu’à part quelques-uns ils n’étaient en rien des combattants, juste des aventuriers pour la plupart. Ils savaient pertinemment que vu leurs infériorité numérique il faudrait un véritable miracle pour qu’ils gagnent la bataille et que dans tous les cas cette bataille couterais la vie de nombreux frères. Mais aucun ne voulait reculer. Il aurait été facile de s’enfuir à ce moment-là, de prendre un cheval et d’arpenter une direction opposée à celle des brigands et ainsi sauver sa vie. Mais ce n’était pas le genre de ces hommes-là, pour eux ce qui était important n’était l’infime chance qu’ils avaient de survivre. Ce qui était important ce soir la chance de vivre qu’ils offraient à leurs familles. Shin lui aussi avait fait son choix ce soir-là, il avait décidé que le sang ne coulerait pas parmi eux.
Les bandits arrivèrent enfin au niveau des nomades, ils étaient pour la plupart montés sur des cheveux et utilisaient leur hauteur à leur avantage. Les épées commençaient déjà à s’abattre mais au lieu d’entendre les cris douleurs mêlés au sang on ne pouvait voir que la stupeur. A travers la nuit sombre on ne pouvait pas trop le distinguer, mais des c’était comme si le sable s’était animé mué d’une volonté propre pour protéger les nomades. En regardant de plus près on voyait que ces formes avaient un aspect presque humain, avec deux bras et deux jambes mêlé sable. Cette bataille n’avait rien de bien spectaculaire, l’issue d’une bataille ou un groupe d’homme aussi bien armé soit-il contre un désert ne faisait pas l’ombre d’un doute. Ici la terreur et l’incompréhension régnait, les hommes de sables surgissaient de partout sautant à la gorge, perforant, éventrant, étranglant, brisant les hommes avec une facilité déconcertante. Pas une seule épée n’avait réussi à atteindre les nomades une fois le carnage terminé. Il ne restait que cette odeur de sang qui planait dans l’air.
On pouvait entendre les respirations de chacun, après le capharnaüm d’avant, le silence actuel était presque insupportable. Les hommes reprirent lentement leurs esprits et cherchaient à comprendre d’où venait ce miracle. Certains avaient aperçus leurs nouveaux pensionnaires accroupis au sol une main posée sur le sable. Personne n’avait rien dit mais tout le monde avait compris qu’il était pour quelque chose dans ces apparitions néfastes. Au début on l’avait pris pour un jeune inconscient sans aucune compétence en combat, un jeune charmeur qui avait eu la chance d’avoir les faveurs de la douce Lou. Mais maintenant leurs regard n’était absolument plus le même. On pouvait y lire toute la terreur possible que l’on peut éprouver pour quelqu’un de différent. Quelqu’un de si différent de vous qu’un simple geste de sa part pourrait vous mener à la mort, de savoir que votre vie ne tiens finalement qu’a un file dont la bonne tenue ne tiens qu’a un individu à de quoi à rendre fou. Mais avec ce sentiment de terreur on pouvait voir la reconnaissance qu’éprouvaient les nomades pour celui qui leurs avaient sauvé la vie, à eux et à leurs familles.
Shin quant à lui se releva difficilement. En temps normal il pourrait réaliser ce genre de prouesse un millier de fois avant d’éprouver le moindre signe de fatigue, mais ses reserves de magies ne s’étaient suffisamment restauré. L’un des hommes lui proposa son épaule pour l’aider à rentrer jusqu’au campement. Poliment le dignitaire Asméen refusa la proposition et se releva par ses propres moyens.
Le petit groupe rentra en directions des leurs. On entendait les cris de joies et de soulagement à travers tout le camp. Quand on leurs demanda comment est-ce qu’ils avaient réussi cette prouesse sans verser une goutte de sang les hommes étaient restés évasifs disant qu’ils allaient leurs expliquer plus tard.
Le jeune homme au regard sombre alla naturellement vers Lou. Elle avait l’air inquiet, et finalement rassuré. Shin regarda les lettres de lumières se dessiner dans le vide et sourit l’espace d’un instant en lisant son prénom. L’homme sembla quelques peut hésitant et s’approcha d’elle comme pour tenter de l’enlacer avant de s’éloigner d’un pas précipité.
Il se réfugia dans la tante qu’il occupait quand il avait repris connaissance. Il avait besoin de calme et de silence, ses pensées étaient encore plus troublées qu’à l’habitude. « Il faut vraiment que je parte d’ici et vite.. »
Lou Laosania Elven
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Ven 21 Jan - 23:14
Elle avait eu un léger mouvement de recul, son buste se redressant à peine, lorsqu'il s'était approché d'elle. Elle avait été un peu surprise de le voir si familier, même si la dernière fois il l'avait par moment été sans hésiter. Mais elle n'eut pas le temps de voir ce qu'il comptait faire qu'il repartit aussi sec, presque comme s'il avait eu le Diable aux trousses. Il devait sans doute être fatigué. Et puis, il faisait comme bon lui semblait. Du moment qu'il ne lui faisait pas de mal, elle ne voyait pas ce qu'elle aurait à lui reprocher. Dans le fond, elle ne le connaissait pas, tout pouvait être envisageable et prévisible. Il avait souri, c'était déjà une preuve que tout n'allait pas si mal.
Elle le laissa tranquille, restant un peu auprès des nomades qui avaient pas mal de choses à arranger. Quelques uns d'entre eux vinrent la questionner sur ce qui s'était passé. Elle avait très bien vu comme eux que leur victoire n'était due qu'à la magie, même s'ils avaient dû se débattre un peu eux aussi. Que pouvait-elle leur dire ? Shin était un mage, elle le savait mais ce qu'elle connaissait de lui était tellement vague, et cette nuit-là lui donnait encore l'impression d'être un rêve. Lou les rassura cependant sur le fait qu'il n'était pas mauvais et qu'il était là pour les aider. S'il les avait sauvés, c'est qu'il ne leur ferait rien, elle en était sûre. Comment pouvait-elle le savoir ? C'était une intuition. Voire une certitude.
Ils lui posèrent encore plusieurs questions sur la nature des pouvoirs du jeune homme et sur ses origines. Malheureusement, elle ne pouvait pas y répondre. C'était difficile de leur dire qu'elle ne le connaissait pas, ce qui reviendrait à dire qu'elle avait sauvé le premier venu et mettrait en péril peut-être leur sécurité à tous les deux. La jeune muette essayait d'esquiver en donnant des réponses évasives, mais ça n'était pas simple. Ils trouvèrent d'eux-mêmes la solution qui l'arrangeait le mieux.
"Tu ne peux pas en parler parce que toi aussi tu es mage ?" C'était faux, mais elle acquiesça d'un signe de tête en haussant légèrement les épaules. "Je vois. Des trucs que vous ne pouvez pas dévoiler pour ne pas être en danger, hein ? Bah, c'est pas grave. On est tous vivants, c'est ce qui compte." L'homme passa sa main sur sa nuque tout en continuant de la fixer, puis lui adressa finalement un sourire en la voyant un peu songeuse. "Allez, il se fait tard, je crois qu'on a tous besoin d'aller dormir. Et n'oublie pas de remercier encore ton ami pour son aide." Elle fit encore oui de la tête et s'apprêtait à rejoindre la tente qu'elle avait partagé jusque là avec une famille qui l'avait recueillie volontiers. Cependant, arrivée devant l'entrée de l'édifice de tissu, elle vit le fils avec un étrange sourire sur le visage et des affaires à la main. Elle fronça les sourcils et pencha légèrement la tête de côté. Il lui tendit sa sacoche, une tunique propre et une gourde d'eau. "Tiens. Tu pourras t'installer avec lui. Il n'y a plus de place ici maintenant qu'on lui a laissé la tente." La jeune muette fut surprise et lui fit comprendre qu'elle ne comprenait pas. "Il reste encore de la place, non ?" Le sourire en face s'élargit encore. "Hey, il est tout seul, on va pas s'entasser, quand même ?" Il la taquina en appuyant doucement sur son front avec deux doigts. "Allez, p'tite tête ! Va rejoindre ton chevalier servant. Tu crois qu'on vous a pas vus, tous les deux ? Je suis sûr que ça lui fera très plaisir de se sentir un peu moins seul, ce soir."
Elle soupira. Fatiguée et désarmée face à une argumentation aussi bornée, elle céda et après avoir adressé un dernier sourire faussement énervé à ses hôtes, elle prit la direction que Shin avait empruntée plus tôt. Elle savait que ça les amusait, en revanche, elle ne pouvait pas deviner à l'avance les réactions du principal intéressé. Elle se ferait toute petite dans un coin, il ne la ferait sans doute pas dormir dehors. Croisant les regards moqueurs et les remarques à deux sous d'autres hommes visiblement soulagés d'être encore en vie pour les dire, elle finit par arriver à destination et s'accroupit pour entrer dans la tente. Elle signala sa présence en claquant des doigts, ne sachant pas comment faire sans porte ni sol dur à portée de main. Doucement, elle lui tendit la tunique trop grande pour être destinée à la jeune femme avec la gourde d'eau posée dessus. Il fallait qu'il se couvre un peu s'il ne voulait pas attraper froid.
Lou hésita cependant. C'était un peu gênant de lui annoncer au pied levé qu'ils allaient partager la même tente, même s'il y avait largement la place pour faire dormir quatre personnes. Elle finit par se dire qu'il fallait bien lui expliquer la situation. Utilisant de nouveau des lettres de lumière, mais cette fois-ci plus ternes, elle écrivit sans détour : "Désolée mais il n'y a plus beaucoup de place à part ici. Je vais être obligée de rester, mais je ne te dérangerai pas, je vais me mettre dans un coin." Elle lui adressa un sourire en attendant que le message se dissipe avant de continuer. "N'hésite pas à te couvrir, il fait vite froid ici. Bonne nuit." Avec un dernier sourire, elle prit son propre "lit" et le déplia à une distance raisonnable de celui du jeune homme. Sans plus faire de bruit, elle s'installa tranquillement sur le côté et ferma les yeux pour trouver le sommeil. Il fallait dire qu'elle était assez fatiguée, malgré les nombreuses idées qui tournaient dans sa tête.
La jeune femme ne fut pas longue à s'endormir. La nuit se passa dans le silence et l'immobilité, parsemée parfois de quelques rêves plus ou moins charmants mais rien de notable. Le soleil pointait à peine quand elle rouvrit les yeux et qu'elle se redressa avec lenteur de sa couche. Elle s'étira en veillant à ne pas faire de geste trop amples, émergeant doucement. Discrètement et silencieusement, elle s'extirpa en dehors de la tente pour regarder le soleil achever de se lever. Le paysage sous les rayons rouges et ors était magnifique. La muette resta plantée près de l'abri, les bras croisés sous sa poitrine dans une attitude paisible, confrontant la vive clarté du jour avec ses yeux encore habitués à la lumière tamisée étouffée par les étoffes.
Maître du Jeu Maitre de Jeu
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Ven 21 Jan - 23:57
Après tous ces instants d’agitations Shin profitait d’un repos salvateur. Il se rappelait du mouvement qu’il avait eu il y à quelques instants. Enfin on ne pouvait pas vraiment parler de mouvement mais plutôt de tentative de mouvement. Pour lui la seule explication rationnelle était qu’il était toujours sous l’effet de ses jours de privations et de marche contre le désert, et que ses fonctions d’analyse étaient biaisées.
Entre tout de cela il se rappelait de sa mission. Il avait déjà pris un trop gros retard, il aurait dû arriver à Sëbem il y a quelques jours. Il se disait qu’il devrait repartir au plus vite pour retrouver ses hommes, et aussi pour retrouver un cadre normal ou il ne passerait pas ses soirées à sauver la veuve et l’orphelin.
Alors qu’il réfléchissait aux moyens qu’il mettrait en œuvre pour arriver à la ville dans les meilleures conditions un claquement de doigt le ramena à la réalité. Il fût tout d’abord assez agacé car il ne supportait pas qu’on l’apostrophe de la sorte avant de voir Lou et de se rappeler de son handicap. Il comprit que c’était pour elle l’un des rares moyens pratique qu’elle avait trouvé pour s’annoncer. Le jeune chef se demandait ce qu’elle faisait la et lut avec étonnement les quelques lettres tracé par la douce.
Il ne savait pas trop s’il était agacé ou heureux d’avoir de la compagnie pour la soirée. Il se contenta d’un hochement de tête polis avant de se recoucher en prenant le soin de s’éloigner un petit peu pour leurs garantir le minimum syndical d’espace vitale. La douce ne faisait pas de bruit et semblait vouloir se faire le plus discrète possible. On ne peut pas dire que Shin le remarqua mais plutôt qu’il remarqua qu’être en la présence d’une autre personne ne le dérangeait pas plus que ça. Habituellement le simple fait d’être en compagnie est pour lui une corvée, qu’une suite de nuisance diverses.
Cette nuit-là il put recommencer à réfléchir sur ses prochains plants et la difficile mission qui l’attendait. Il élabora ainsi plusieurs plans qu’il allait mettre en œuvre lors de son arriver à Sebem, il fallait qu’il retrouve ses compagnons de routes, qu’il trouve comment accéder à « l’endroit » sans se faire remarquer, comment arriver à dérober l’objet avec autant de discrétion. Il continua pendant des heures à imaginer tous les scénarios possibles jusqu'à sélectionner celui qui à son sens était le plus approprié. Celui qui avait lui aiderait à avoir les meilleures chances de réussites. De temps en temps il se retournait vers celle qui semblait dormir près de lui et il se demandait si sa présence dans cette tante n’avait rien avoir avec le plan qu’il avait finalement choisit.
Les heures passèrent ainsi calmement sans qu’aucune parole ne soit échangée entre les deux jeunes gens. C’était comme si chacun tenait à déranger l’autre le plus possible. Bien que pour Shin ce n’était pas été trop difficile, étant donné qu’il ait toujours été d’un naturel calme et silencieux. Ainsi le sommeil eut finalement raison de lui, il se laissa emporter pour quelques heures dans les bras de Morphée.
Les premiers rayons commençaient à apparaitre au loin, mais il fait toujours déjà nuit. L’émissaire d’Asmae avait dormit trois heures mais c’était bien suffisant pour lui, il se leva lentement et se dirigea vers la sortit non sans prendre la peine de lancer un regard en direction de celle qui partageait sa chambre de fortune pour s’assurer qu’elle allait bien. Dehors le campement était encore silencieux, à l’exception de deux hommes qui papotaient près du feu tous étaient toujours en train de dormir. Shin reconnaissait le visage émacié d’un des deux hommes, il s’agissait du chef du tribut. Même si on ne pouvait pas véritablement parler de chef pour ce genre de groupe mais il semblait être celui dont l’avis avait le plus de poids dans la communauté. Shin alla à leurs rencontre et leurs expliqua qu’il aurait besoin de se rendre au cœur de la ville de Sebem. Pour cela il leurs demandait de lui offrir un cheval ainsi que quelques provisions pour le voyage, et que bien sûr en compensation il leurs donnerait une solide somme d’argent. Si l’homme sembla hésiter quelques instants, lorsqu’il vit la bourse remplit d’or que Shin posa au sol il abdiqua sur le champ.
- Si cela est possible j’aimerais que vous me prépariez deux cheveux, ainsi qu’assez de vivre pour deux personnes. Je compte partir aux alentours de neuf heures, j’aimerais que tout soit près d’ici la.
L’homme semblait un peu surprit mais vu la somme d’argent qui lui avait été offert il ne discuta pas sur ce genre de détails et promit à Shin que tout serait fait en temps et en heures. Shin resta près du feu en attendant que le soleil se lève. Les autres membres du camp se levèrent eux aussi au fil du temps qui passait. Eux aussi n’allaient pas rester ici. Le fait qu’une terrible bataille ait eu lieux hier soir y était pour quelques chose. Même si les hommes avaient pris le soin d’enterrer le corps des bandits morts on pouvait toujours sentir cette odeur de sang.
Vers neuf heures alors que tout le petit groupe s’était réuni au milieux du campement pour dire ses au revoir au mage certains se demandaient pourquoi il y avait deux cheveux et non un seul. Il alla vers Lou qui s’était réveillé il y a peu :
- Je pars vers la ville de Sebem. J’ai besoin de toi, accompagne moi.
Pour lui ce qu’il venait de dire voulait uniquement dire ce qu’il avait dit. C'est-à-dire que parmis tous les plans qu’il avait imaginé cette nuit-là il était arrivé à la conclusion que l’aide d’une jeune fille aux cheveux bruns serait indispensable. Tout autour d’eux les mines étaient amusé et attendrit, ils avaient prit ça pour la plus grande des déclarations d’amours.
Chacun attendait la réaction de Lou, notamment les femmes du villages qui voyaient devant leurs yeux se produire une des scènes qu’elles lisaient parfois à leurs enfants…
Lou Laosania Elven
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Sam 22 Jan - 16:13
La scène aurait pu être digne des plus jolis contes de fées. Tout y était, le soleil encore un peu endormi, la foulée rassemblée et les belles paroles...Qui n'étaient rien d'autre qu'une demande de service en bonne et due forme. Non mais franchement ? Vous la croyez si naïve que ça ? Les nomades l'étaient visiblement, mais ils ne savaient pas quelle relation était établie entre les deux jeunes gens qui dans le fond ne se connaissaient pas tant que ça. C'était une tolérance mutuelle parce qu'aucun n'avait fait de mal à l'autre et qu'ils ne s'étaient jamais confrontés sur aucun sujet, quel qu'il soit. Ils étaient un peu pareils, réservés et discrets, et c'était sans doute la raison à une entente si cordiale.
Elle réfléchit quelques instants. Ce fut bref, mais un millier d'idées traversa son esprit. Lou n'avait aucune attache dans ce désert, les voyageurs pensaient qu'elle était très liée avec Shin et de toute façon, elle ne s'était jamais posée quelque part depuis qu'elle avait quitté la maison de son père. La jeune femme allait de droite et de gauche sans se poser de question, même si c'était parfois un peu épuisant. Elle devait bien chercher quelque chose pour ne jamais s'arrêter, mais comme elle ne savait pas quoi, le chemin serait sans doute encore long. Elle finirait bien par s'épuiser un jour, mais celui-là et puis, si elle pouvait rendre service au jeune homme, alors tant mieux. Après tout, il l'avait en quelque sorte sauvée, la dernière fois. Elle lui devait bien ça. Elle haussa négligemment les épaules puis après un très court moment, elle acquiesça d'un signe de tête. D'accord, ça ne me dérange pas. C'était ce que ça voulait dire. Elle savait qu'il la comprendrait sans aucune difficulté. La muette retourna alors dans la tente et ramassa ses affaires encore rangées dans sa sacoche. Puisque tout semblait prêt pour son départ, elle ne pouvait pas le faire attendre plus longtemps.
Quand elle ressortit, elle vit que la plupart des nomades étaient un peu déçus par son manque d'enthousiasme. Est-ce qu'ils prenaient sa neutralité pour un manque d'amour ou pour de la pudeur ? Ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient d'elle, mais de nombreuses histoires sortiraient d'un si petit événement. Elle les salua chaleureusement avant de suivre son nouveau compagnon de route vers les montures qui les attendaient. La journée serait au moins aussi chaude que la précédente, mais ils n'étaient pas très loin de la ville d'après ce qu'elle avait compris. Les deux chevaux faisaient partie de ceux récupérés des Pilleurs morts. Ce serait au moins une bonne chose, ces bêtes avaient l'air d'être de confiance. Sans plus de cérémonie, la jeune femme fixa ses affaires sur la selle. Cela faisait longtemps qu'elle n'était plus montée à cheval. Au moins un an. Mais il paraît que ce sont des choses que l'on n'oublie pas. L'animal semblait un peu inquiet, mais ça lui passerait. Souplement, elle prit place et passa ses pieds aux étriers. Avec un dernier regard et un sourire pour ceux qui l'avait accueillie plusieurs jours et qui la regardaient partir sans regret, elle fit avancer sa monture dans les traces de Shin.
Il leur fallu plus de deux heures de route pour arriver à destination. Ils n'avaient pas trop forcé sur les chevaux, le sable meuble des dunes était une vraie chausse-trappe pour leurs pieds parfois trop délicats. Ce serait bête que l'un d'eux se tordent la jambe aussi près du but. Le bruit de leurs sabots s'enfonçant dans le sol avait quelque chose d'hypnotisant. Ou alors était-ce la chaleur du soleil sur ses cheveux sombres qui l'étourdissait un peu ? De temps en temps, la monture de Lou se prenait d'un petit coup d'entrain et trottinait pour se placer à côté de celle de Shin et la dépasser de quelques pas. C'était visiblement un jeu, pour elle, mais cela ne dérangeait pas outre mesure la jeune femme qui savait qu'ils arriveraient facilement à bon port. Il n'y eut aucun échange de paroles ou autres entre les deux individus. Leurs regards ne s'étaient croisés que par hasard, mais ils étaient surtout portés dans d'autres directions. Du moins, pour la part de Lou. Elle ne le fixait pas pour savoir ce qu'il regardait exactement, impossible donc d'être affirmative sur ce qu'il regardait.
La ville fut bientôt en vue. On sentait sans l'entendre une certaine agitation derrière ses murs. C'était normal pour la seule grande ville dans ce désert immense. Il commençait à faire vraiment chaud, la jeune femme fut soulagée de se savoir bientôt à destination. Cependant, une chose lui échappait : elle ne savait toujours pas pourquoi il avait tant tenu à ce qu'elle l'accompagne dans cet endroit. Il devait avoir quelque chose à faire, mais elle ne comprenait pas son rôle dans cette affaire. Elle remit sa monture à la hauteur de celle de Shin et se surprit à vouloir naturellement prendre la parole pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Elle s'était demandé à plusieurs reprises ce qu'il voulait faire sans pour autant trouver le moment propice à le faire, mais elle fut arrêtée par la légère douleur qu'elle ressentait maintenant dans sa gorge. C'était décidément un bien mauvais réflexe pour n'avoir en plus aucun résultat. Bon, il fallait peut-être qu'elle arrive à communiquer, ce ne serait pas mal pour faire avancer les choses. Ne voulant pas lâcher les reines, elle tenta tout de même le coup et réussit à faire un son lointain et étouffé de ses cordes vocales qui criaient au secours, conservant la bouche fermée.
Une fois qu'elle fut assurée qu'il avait compris qu'elle voulait lui "parler", elle écrivit dans les airs :
"Pourquoi est-ce que je devais venir ?"
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Sujet: Re: L'onyx et l'amétyst [Terminé] Jeu 24 Fév - 12:03