Un retour.. Mouvementé [PV MDJ]

Filis.

Les falaises abruptes et rocailleuses de la zone accueillaient à nouveau la belle Elfe de ses aspérités biscornues, après des années d'absence suite à la Faille et à son départ. Vorondil, son ancien destrier manquait à Eowynia, lui qui avait le pas si sûr en tout lieu, son nouvel étalon, acheté il y avait peu à un marchand douteux car elle avait réellement besoin d'une nouvelle monture pour son voyage, renâclait, s'inquiétait de ces falaises abruptes. Grâce à sa vue perçante empruntée à l'aigle le plus vif, elle y voyait, quant à elle, quoi que de façon assez réduite par rapport à son habitude, assez bien, et menait sa monture avec sûreté. Ce que cette dernière ne semblait pas vouloir tenir en considération.

Or, malgré sa vue perçante et son ouïe sur-développés, la jeune femme restait tendue. Revenir ici pourrait lui coûter cher. Or, elle tenait finalement à comprendre comment et pourquoi sa famille s'était attirée la foudre des Aëristh, entraînant sa mort, et la fuite des soeurs Silindoreils. Car à présent, elle et Nennvial étaient des renégates, s'étant enfuies sans laisser de traces. La capuche de sa longue cape noire masquant son visage, c'était là une bien piètre protection face aux yeux des patrouilles Asméennes circulant dans les parages, contrôlant chaque personne errant en ces lieux hostiles, bien qu'ils ne s'aventuraient guère souvent aussi près du bord comme elle le faisait actuellement.

Le voyage avait été long et malaisé. Il lui avait fallut le temps de s'habituer à son nouvel étalon, chose que son contact facile avec les bêtes lui avait permit assez rapidement, néanmoins pas assez pour qu'il lui fasse confiance dans des situations telles qu'un terrain aussi escarpé que sur les falaises de Filis, ou encore la traversée du désert de Salëmeï bien qu'accompagnés d'un guide maîtrisant l'élément de l'eau, chose qui, malgré le prix exorbitant avait énormément facilité la traversée de la zone. Finalement, un peu de repos à La Pointe du Soleil lui avait été bénéfique, et lui avait laissé le temps de tout préparer pour la dernière étape de son voyage : la Forteresse.

Évidemment, elle avait déploré quelques attaques au cours de sa traversées. Quelques monstres, quelques brigands, qui tous étaient repartis la queue entre les jambes, ou pas repartis du tout.

Soudain, un cor retentit, chassant les rêveries de l'esprit d'Eowynia. Le cor Asméen. Derrière elle. Proche, dangereusement proche. Elle forçat son destrier à prendre le galop pour s'en éloigner, se concentrant sur le chemin à emprunter, ainsi que la distance qui devait la séparer du corps de patrouille Asméen. Un second se fit entendre sur le côté, pressant la jeune femme à pousser l'allure de son étalon qui renâclait, galopait de mauvaise grâce. Les cors se rapprochaient inexorablement. Tournant la tête, elle aperçut les cavaliers derrière elle, qui ralentirent cependant l'allure devant les aspérités du terrain. Ne possédant pas sa vue, ils ne pouvaient mener leurs montures au même rythme qu'elle sans risquer de briser les pattes de leurs montures. Tournant la tête, elle aperçut à travers la brume la bannière Asméenne. Ses chances de s'en sortir étaient minces, mais la belle ne perdait pas l'espoir, malgré le brouillard qui semblait se faire moins épais au fil des minutes. Une éclaircie qui ne jouait pas en sa faveur.

La poursuite dura un moment, son destrier s'épuisait, l'écume aux lèvres, la robe trempée de sueur, il ne pouvait continuer à ce rythme, et il trébucha. La jeune femme roula à terre, à deux pas du gouffre qui l'aurait portée sans merci aux récifs. Et ces bannières qui se rapprochaient, et son étalon qui hennissait de douleur en se relevant avec difficulté, boitant. Elle même se releva, encore légèrement sous le choc de la chute. La belle observa à nouveau ses poursuivants, plus proches que jamais, sonnant leurs cors au Nord et à l'Ouest.

Un nouveau sonna, très lointain au Sud, qu'elle n'aurait su percevoir sans son ouïe sur-développée. Se rapprochant de son étalon, elle ôta les ceinturons de ses katanas pour les sangler rapidement autour de sa taille en plus de ceux qu'elle portait déjà dans son dos. Elle profita également des quelques minutes de calme qu'elle avait pour régler son arbalète de poing et la charger.

Les premiers, venant du Sud furent bientôt sur elle, par chance, elle constata l'absence d'archers ou d'arbalétriers. Une veine.

- Halte ! Tout être s'arrête au son du cor Asméen en ces terres ! Votre fuite vous sera grandement nuisible, qui que vous soyez.

- Qui que je sois, justement, dit-elle d'une voix suave, abaissant le capuchon de sa cape. Et si j'étais l'annonce de votre mort ? Idiot. Je suis Eowynia Silindoreil, retenez ce nom, pleutres d'Asméens !

Relevant son bras chargé de son arbalète, l'Elfe déclencha le mécanisme, décochant un trait mortel au travers de la gorge de ce qui devait être le chef de patrouille. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de la jeune femme. L'heure du carnage avait sonné. Très vite, les autres patrouilleurs, cinq en tout se ruèrent sur elle. Certains descendirent de monture, d'autres n'en prirent même pas la peine. La belle évita les montures, tranchant au passage le tendon de l'antérieur gauche d'une monture d'un soldat, faisant tomber celui-ci jambe coincée sous son destrier, sans doute brisée. Elle ne s'en formalisa pas, et para l'attaque de l'un des soudards.

- N'oubliez pas que le chef la veut vivante !

Ce cri, provenant de ce qui devait être le second, mourut en même temps que lui, dans un gargouillis de sang provenant de sa gorge tranchée. Cet imbécile, il semblait, ne savait pas placer un gorgerin. Il ne lui restait plus qu'un adversaire monté, et trois qui avaient mit pied à terre. Avec une grâce nonchalante, la belle tourna sur elle-même, parant une lame mortelle, éventrant l'homme en face d'elle comme on éventre un porc. «Plus que trois», se dit-elle. Ceux-ci commençaient à ne pas la prendre à la légère, et formèrent un léger cercle autour d'elle. L'un d'eux chargea, qu'elle esquiva d'un bond léger sur le côté en se fendant pour éviter la lance du cavalier, et ripostant au premier qui lui tournait momentanément le dos, un coup de coude dans les côtes qui lui arrachât un râle de douleur. Le second à terre mourut alors qu'elle avait paré son attaque d'une main puis lui avait asséné un coup au visage du pommeau de son katana. Le premier revint à la charge, et s'éventra lui même sur l'épée de la jeune femme. Le dernier était plus serein. Monté, il avait l'avantage de la taille, et sa longue lance lui conférait un avantage indéniable quant à l'allonge d'attaque. Il chargea. Esquivant de justesse, l'Elfe loupa de peu le flanc de son adversaire qui fut rapidement hors de portée. Elle comprit quelle était sa seule chance. Prestement, elle saisit un carreau et arma son arbalète alors qu'il faisait volte face. Il était à quelques foulées d'elle lorsqu'elle tira, atteignant l'oeil de sa monture qui s'effondra aux pieds d'Eowynia. Avançant d'un pas, elle décapita proprement le soldat lorsque la seconde patrouille arriva, découvrant le charnier.

- Vous êtes sommée de vous rendre expressément, toute tentative de résistance sera punie par la puissance d'Asmae. Si puissante que vous soyez, vous ne pourrez nous contenir tous.

D'un œil noir, l'Elfe ramassa la tête de sa dernière victime et l'envoya rouler aux sabots de la monture de son interlocuteur.

- C'est ce que son chef avait plus ou moins tenté de me dire. Voyez où cela l'a mené. C'est plutôt vous, qui devriez me craindre, je crois.

- C'est ce que nous verrons... Saisissez vous d'elle !

Cette fois-ci, les sous-fifres qui n'étaient que trois démontèrent, formant un arc de cercle autour de l'Elfe. Une bien maigre patrouille. Eowynia souriait toujours. Elle déchanta quelque peu lorsque le chef prononça une litanie et qu'elle vit le corps de feu le chef de la première patrouille se relever, épée au point, les yeux vides et que l'un de ses adversaires enflamma son épée. Ainsi, Asmae, après lui avoir envoyé des loques, lui envoyait quelques fines fleurs. Le challenge promettait d'être intéressant. Puis, sans prévenir, l'un des soldats se transforma en panthère et bondit sur elle. Seul lui valut d'être sauvée, le réflexe de reculer en ramenant son katana contre elle, cueillant la créature au terme de son vol. Les griffes entaillèrent légèrement le cuir solide, et il recouvra forme humaine, coinçant son épée en son corps, qu'elle lâchât rapidement, sans avoir le temps d'en dégainer un autre alors que les trois s'avançaient de concert vers elle. Le reste ne fut que danse funèbre, mouvement gracieux et mortel, sueur et sang, et son d'un cor toujours plus proche. Il ne restât plus que le chef de la bande ainsi que son garde du corps aux orbites vidées de vie, face à elle, qui avait reçu une vilaine blessure à la jambe, lorsque les dernières troupes arrivèrent. Une vingtaine cette fois-ci, dont des archers.

- C'est plutôt toi, qui aurait du nous craindre... Quel dommage que tu n'ais pas écouté. Le Maître ne va guère apprécier que tu ais tué une dizaine de ses hommes, même si tu les vaut à toi seule, jeune Elfe.

Le cercle se forma rapidement autour de la belle blessée, et elle n'eut d'autre choix, à sa grande frustration, de se voir coincée. En quelques minutes, elle se retrouva désarmée, puis assommée.

***

L'Elfe s'éveillât dans une sensation de froideur et d'humidité, et dans le noir. Ses yeux avaient été bandés, sa blessure lui faisait toujours mal mais semblait avoir été pansée. Le froid courait sur sa peau nue, dont seuls quelques bouts de tissus légers semblaient masquer un tant soit peu son intimité ainsi que sa poitrine. En somme, prisonnière, aveuglée. Elle ne pouvait plus se fier qu'à tous ses autres sens, et à son instinct, qui lui disait qu'elle était dans de sales draps, et sans aucun doute, non loin de la Forteresse.

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Le vaurien qui était devenu grand...

Ysundra
Major

Niveau: 15

Pouvoirs: Inconnus

Clan: Asmae

Description physique: Guerrier aux cheveux noirs et très courts, ses yeux sont rouges et en amandes. Il porte souvent une capuche et est vêtu de vêtements de piètre qualité.

Description psychologique: Réfléchit, sa façon de penser correspond tout à fait à celle d'Asmae, le chaos ne lui fait pas peur si c'est pour rendre le naturel des choses.

Histoire: Élevé par des chiens et traité comme un cochon, Ysundra s'est renforcé dans cet univers pour devenir Major.

Il était assis sur une caisse qui faisait office de trône, une pomme amère dans la main gauche et son couteau en main droite. Quelques mètres plus loin ses hommes avaient abordé un étranger affilié à Esea, selon un de ses soldats. tout du moins Quelle importance de toute évidence puisque ce Ysundra allait tuer cet étranger, enfin cette étrangère. En fait, l'étrangère était en face de lui, l'idée d'enfoncer la pomme jusqu'au fond de sa gorge sonnait bien mais...il ne voulait pas gaspiller un si beau fruit en des lieux si inhospitaliers. Quoique puisse lui guider son coeur, Ysundra fit réflexion et se dit qu'il n'allait pas la tuer. L'Asméen se leva d'un bond et planta son poignard dans la cuisse de l'Elfe sans crier gare, seulement après il lui ôta son bandeau. Ysundra regarde le sang couler avant de passer sa main sur la gorge d'Eowynia tournant autour d'elle comme Vautour, ne lâchant pas sa gorge pour autant. Sa voix grave prit donc place ici, au milieu d'un campement perdu dans les falaises de Filis.

" - Que dirais tu qu'on te viole pour venger nos morts ? Ou peut-être devrais-je juste t'éviscérer ? Je vais bien vite ôter ton sourire de ton visage, je n'ai pas envie de rigoler avec les cafards comme toi. "

Sa main se posa sur le couteau encore dans sa cuisse, le remuant avec vigueur. On pouvait remarquer dans ses yeux qu'il n'y prenait pas plaisir mais qu'il faisait ce qui devait-être fait selon lui. Ysundra étant Major Asméen, avait pour lui quelques soldats qui discutaient à voix basse non loin d'eux auprès d'un feu. Autant dire qu'il voulait connaître son nom et surtout passer de suite au vote pour savoir qui voulait la tuer. Le Major releva le visage de l'Elfe pour la regarder dans les yeux posant un doigt sur les lèvres de cette dernière. Il savait qu'elle ferait tout pour partir, mais il avait décidé que ça ne serait pas le cas. D'un coup sec il ôta le poignard de sa cuisse, puis le renfonça dans son autre jambe. Pour sur elle n'irait pas loin à moins de bénéficier d'un quelconque pouvoir de guérison. Après tout, Ysundra avait vu bien des choses en ces Terres.

Un peu défoulé, il se redressa et approcha sa caisse se posant dessus. Sa pomme en main gauche, il regarda sa main droite vide soupirant puis récupérant son couteau dans la cuisse d'Eowynia laissant échapper un léger: Excusez moi je récupère ça. Le Major essuie la lame sur le cuir de son pantalon, prenant soin de bien essuyer les deux côtés puis coupe un morceau de pomme qu'il mange, avant d'en couper un autre et de l'enfoncer dans la bouche d'Eowynia après l'avoir débâilonée. Ses yeux en amande jaugèrent ceux de celle en face de lui, elle n'était pas repoussante mais ça il s'en foutait éperdument. Il voulait juste savoir si elle avait mal, si elle avait mal il le sentirait. Le moment était venu de commencer à parler plus sérieusement:

" - Je me nomme Ysundra, je suis un Major Asméen. Tu te trouves sur nos terres, comment te nommes tu et pourquoi as tu levé la main sur mes hommes ? "

Il agitait son couteau comme s'il cherchait à démontrer quelque chose par la gestuelle, mais ce n'était qu'un automatisme. Finalement il se recoupa un morceau de pomme avant d'enlever sa capuche. Un visage commun, des yeux en amande, une barbe de trois jour si ce n'est quelques imperfection de l'épiderme causée par des combats un peu trop violent. Le vent soufflait fortement, et même si on ne s'en rendait pas compte, il faisait jour à cause du brouillard. Tuer cette petite ici serait un jeu d'enfant, à lui seul Ysundra y arriverait surement mais pourtant il la jugeait comme dangereuse. Elle avait tuée un peu trop d'hommes d'un coup pour lui.

Elle souriait. La meilleure arme qu'elle pouvait avoir à son service, de l'arrogance et de la confiance en elle. On lui parlait, la touchait, rien n'entachait son sourire qui révélait ses dents éclatantes, sa beauté irradiante. Et soudain, la douleur. Crispant son sourire, lui arrachant un sursaut, mais pas de cri. Oh non, pas de cri. L'Elfe savait qu'elle ne devait pas se laisser déborder par la souffrance bien qu'elle la taraudait, de cette lame enfoncée dans sa chair.

Voir, à nouveau. En face d'elle, un Asméen qui la tenait à la gorge. Il ne la tuerait pas, oh non, elle avait tué bien trop d'hommes pour ça, il voudrait au moins en savoir plus sur ses motivations, et pourquoi pas, l'emmener à la Citadelle et l'offrir à Lionel Aëristh. Qui sait, peut-être serait-ce là sa chance de venger sa famille ? Sans avoir toutefois pu vérifier quels étaient les griefs portés aux Silindoreils. À moins qu'elle ne l'arrache à un Aëristh agonisant... Cette idée la fit sourire à nouveau, plus que jamais.

- Que dirais tu qu'on te viole pour venger nos morts ? Ou peut-être devrais-je juste t'éviscérer ? Je vais bien vite ôter ton sourire de ton visage, je n'ai pas envie de rigoler avec les cafards comme toi.

- Et si j'avais vengé mes morts en tuant les vôtres, vous ne voudriez pas que pire que moi s'abatte sur vos troupes. Eowynia éclata de rire, légèrement hystérique, grisée par l'adrénaline de la douleur et par la situation précaire dans laquelle elle se trouvait. Mon sourire est mon arme, ma plus grande armure, même si vous me l'allongiez jusqu'aux oreilles avec votre dague. Vous n'êtes rien, rien pour m'ôter mon sourire, chien de Lionel.

Le couteau qui se mouvait à nouveau, rageusement, bien qu'il n'aimait pas cela il ne s'en cachait pas, la jeune femme le lisait dans ses prunelles alors qu'ils se défiaient du regard, et que le couteau s'enfonçait dans son autre cuisse. Elle ne cilla pas. La douleur, elle connaissait, elle l'avait déjà vécue, c'était comme une vieille amie qui revenait. Lui, s'en alla récupérer sa caisse pour se rapprocher d'elle, sans doute voulait il venir faire causette maintenant qu'il pensait avoir assez amoché la belle pour la faire parler à sa convenance. Il récupéra sa lame. Eowynia fut tout de même surprise lorsqu'il la débâillonna pour lui offrir un bout de pomme. Elle le mâcha, l'avala. Juteuse, légèrement amère. En somme très bonne pour un fruit mangé à Filis. La brune récupéra son sourire.

- Je me nomme Ysundra, je suis un Major Asméen. Tu te trouves sur nos terres, comment te nommes tu et pourquoi as tu levé la main sur mes hommes ?

Elle l'observa faire joujou avec son couteau, se couper un morceau de pomme et ôter sa capuche pour révéler un visage plutôt agréable à regarder. Le vent faisait voleter la longue chevelure de l'Elfe, lui donnant un côté sauvage, accentué par son sourire qui semblait ne pas vouloir quitter ses lèvres, un sourire carnassier qu'elle n'avait généralement qu'au combat. Mais après tout, c'était bien un combat qu'elle menait. Un combat oral.

- Major... Elle rit. Ne me dites pas que vous n'étiez pas à ma recherche pour me poursuivre de trois patrouilles ? Ne vous a-t-on pas dit qui je suis ? Je sais fichtrement bien que je suis sur des terres Asméennes, cher Major. Si j'ai levé la main sur vos hommes, c'est que je n'aime guère que l'on m'ordonne de m'arrêter après m'avoir poursuivie. Je suis Eowynia Silindoreil, pas une vulgaire esclave à votre bon vouloir, chiens d'Asméens !

La jeune femme planta dans le sien son regard émeraude, dur comme la pierre précieuse elle même. Nulle trace d'or dans son regard actuellement, le soleil ne perçant pas en ces terres. La salive vint d'elle même, atterrissant sur le visage du Major, suivie à la seconde près d'une bourrasque telle qu'elle mit Ysundra à terre. Presque suffoquée, la jeune Elfe était hilare de voir son détracteur en telle posture. Nul doute qu'il n'apprécierait guère, à moins qu'il n'aime son panache.

Voyant qu'elle s'en était prise à son chef, un soudard bondissait déjà vers elle, dague au point. Pensait-il réellement que seule au milieu d'une vingtaine d'hommes elle aurait tenté de tuer le chef de la bande avec autant d'insolence ? Stupide. Mais il fonçait quand même sur elle, prêt à lui trancher la gorge, et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle désirait une ablation des cordes vocales. Elle sourit à nouveau. Le pouvoir la gorgeait, affluait en elle. Eowynia le saisit. Le tonnerre gronda, l'éclair vint foudroyer l'opportun. Conduit dans la maille de son armure, le courant fut si fort, que l'homme s'écrasa au sol, mort. La fatigue du sort pesa sur la belle pendant quelque secondes avant qu'elle ne reprenne son souffle coupé devant ce qu'elle venait de faire pour la première fois.

- Je pensais que votre maître me désirait vivante, chiens. Gardez à l'esprit que je n'ai pas besoin des ordres de vos supérieurs pour garantir ma survie. Et vous... Elle prit un ton dédaigneux. Major... Ysundra... Vous devriez apprendre à vos hommes à se contrôler... Tuer celui qui commande au milieu d'un camp en était attachée et blessée, c'est quelque chose de stupide. Je ne suis pas stupide. Par contre se ruer arme au poing sur quelqu'un qui maîtrise la magie... Ça, c'est stupide. Mais gageons que les autres en tireront une leçon instructive...

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Ysundra commençait à être à bout de patience, il regarda dans les yeux un bon moment Eowynia avant de se diriger vers son soldat foudroyé plus tôt. Le guerrier serra le poing avant de finalement soupirer, dirigeant sa main vers ce dernier. Le major parlait à voix très basse la main toujours dirigée vers son dernier soldat abattu avant qu'il ne se relève vivant, comme par magie...Ysundra pointa le feu avec les autres et claqua des doigts, signe qu'il devait s'y rendre sans discuter. Les autres avaient bien compris que dès lors aucuns d'eux ne devrait s'approcher sinon Ysundra le tuerait de sa propre main. D'un pas lent et affirmé, il se redirigea vers sa prisonnière qui commençait vraiment à l'exaspérer. Ses yeux en amandes se posèrent sur elle tandis qu'il la détaillait. Lentement il se baissa pour approcher ses lèvres de ses oreilles:

" - Que savez vous de la magie petite Elfe ? Que savez vous pourrez être aussi arrogante ? "

Sa main était venu caresser son cuir chevelu alors que tout à coup, deux cordes s'enroulèrent autour du coup d'Eowynia l'étranglant avec force. Les cordes tiraient en arrière, forçant Eowynia à regarder vers le ciel. Serein, le major la regardait posant son visage au dessus du sien. Vu avec la force les deux cordes serraient, il était impossible qu'elle puisse laisser échapper un mot. Ysundra se demandait même s'il n'allait pas finir par lui rompre le cou. Oui, c'était bien lui qui l'étranglait, par interposition magique mais bien lui...Sa maîtrise fondamentale couplée à l'alchimie lui avait permit de couper une partie du haut d'Eowynia, laissant une brassière pour cacher ses seins tandis que la matière découpée s'était divisée en deux et enroulée autour de son cou l'étranglant avec force. L'Elfe était étranglée par ses propre vêtement...L'Asméen n'esquissa aucun sourire, il regarda l'Elfe rougir avant de lui demander:

" - Vous ne savez rien de tout ça...Tout comme la plupart d'entre nous. Et ne croyiez pas que vous maîtrisez la magie, ni vous ni moi ne le sommes. "

L'air. Eowynia pouvait enfin respirer, les deux morceaux de son haut déchiré pendaient à présent dans le vide encore attaché à la pièce principale, du moins encore attachées par quelques centimètres épargnés. Le Major ne se gêna pas pour regarder les parties exhibées, soit son ventre et un peu de sa cage thoracique. Ce n'était pas un pervers, mais si elle voulait vraiment l'humiliation, il saurait mettre quelques parties féminines à l'air sans aucuns soucis. Ses soldats ne regardaient même plus dans la direction, si le Major les surprenaient à faire ça il savaient très bien ce qu'il risquait de leur arriver. Il en avait ressuscité un, mais il pourrait en tuer dix.

D'un pas assuré, il se redirigea vers elle observant les marques laissées par l'étranglement. Sa main se posa dans le cou de sa prisonnière, détaillant du bout des doigts les formes qu'ils trouvaient magnifique. Mais finit les petites vengeance, Ysundra espérait pour elle qu'elle saurait se calmer et s'arrêter plutôt que d'aboyer à tout va. Sa voix résonna encore une fois, une question, encore.

" - Que faites vous ici Eowynia Silindoreil ? Que faites vous ici pour penser que vous n'êtes pas une esclave et une prisonnière comme les autres ? "

Calme, il se reposa sur sa caisse découpant un morceau de pomme pour l'avaler. Quelques secondes après, il en coupa un pour l'Elfe lui tendant assez près pour qu'elle puisse prendre le morceau. Ou bien lui arracher ses doigts avec les dents. Mais le regard fin et avisé d'Ysundra déconseillait tout type de manifestation du genre. Le Major pourrait la tuer facilement, mais il se demandait ce qu'elle faisait ici, prête à tuer es soldats mais pas lui. L’appelant Major presque comme signifier une marque de respect. Peu de temps après sa réflexion interne, sa pomme était finit. A présent il était temps de répondre.

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