Nom : Varg
Prénom : Kael
Race : Humain
Âge : 30 ans
Description physique de votre personnage : Les rudes terres septentrionales ont façonné des générations d'hommes à leur image. Kael Varg est un enfant des plaines enneigées. Le climat et la vie difficile de cette contrée ne laisse aucune chance aux chétifs et aux fragiles. Il suffit de couler son regard sur sa haute stature aux épaules larges et à la musculature nerveuse et déliée pour le deviner. Les années d'adolescence passées à suer à la tâche lui ont permis de devenir un homme athlétique, imposant sans être non plus massif. Ses traits tout à la fois fins et volontaires arborent souvent une expression fermée, presque aussi froide que la bise qui glace les terres autour de Nendili durant les longs mois de leur interminable hiver.
Il fut un temps où, malgré un abord abrupt, Kael était de ces hommes qu'on qualifiaient volontiers de séduisants. C'était avant l'enfer. Avant qu'il ne perde tout ce qui comptait pour lui, de concert avec son œil droit, aujourd'hui couvert d'un voile laiteux aux reflets d'un bleu malade au niveau de la pupille. Quatre cicatrices, dont la couleur s'est assombrie au fil des années, zèbrent sa peau depuis le dessus de l'arcade sourcilière jusqu'à sa pommette. Il aurait peut-être pu en atténuer l'aspect futur en se servant de la magie blanche pour mieux guérir, mais il n'a même pas essayé... Effacer les marques extérieures de l'horreur n'aurait pas pour autant annihilé ses sanglants souvenirs, alors à quoi bon ? La blessure accentue encore un peu plus l'impression de rudesse et de froideur qui se dégage de Kael à première vue. Et que ce dernier ne fait guère d'efforts pour démentir, la plupart du temps. Cette sensation peut vite devenir désagréable, voire dérangeante, quand son unique œil d'un gris pâle fixe son interlocuteur avec, semble-t-il, l'intention de percer son âme, de lire à travers lui. Ces marques disgracieuses ne semblent pas le gêner. Il ne cherche nullement à les masquer de quelconque manière, laissant sa blessure à la vue de tous, s'amusant parfois de voir comme ils peuvent hésiter à s'enquérir ou non de son origine.
L'homme porte longue sa chevelure d'un brun sombre. En général, pour des raisons essentiellement pratiques, Kael la noue sur sa nuque à l'aide d'un lien de cuir, matière qu'il affectionne tout particulièrement et dont il est vêtu de pied en cape. Sa tenue de tous les jours consiste en une chemise de teinte sombre, portée sous un gilet de cuir épais fermé par des lanières à boucles métalliques et dont les épaules sont renforcées. Ses avants bras sont gansés de manchons de cuir également. La panoplie se termine avec un pantalon et des bottes aux genoux, de même matière. Selon la contrée où il séjourne, et le temps qu'il y fait, Kael ajoute parfois une pelisse de laine épaisse en guise de rempart contre les frimas.
Description mentale de votre personnage :
Enfant des neiges et du froid. Son caractère correspond parfaitement à l'image que pourrait se faire un étranger des gens d'une région où l'hiver règne sans partage. Peu enclin à se disperser en vaines paroles, Kael est de ceux qui observent beaucoup mais causent peu. Se livrent encore moins. L'on peut souvent observer dans son attitude et ses gestes à quel point il est de nature à tout intérioriser, tout analyser et tout ensevelir dans les tréfonds de son esprit. Les silences ne le mettent jamais mal à l'aise, bien au contraire. Ils lui sont aussi naturels et nécessaires que respirer. Pour autant, ce n'est pas quelqu'un de mauvais. La cruauté, le sadisme, la convoitise qui gangrènent aujourd'hui tant d'âmes en Mereth lui sont totalement étrangères. On pourrait même dire qu'au fond, malgré son air distant – voire glacial – Kael est quelqu'un de bon. Ce qui ne signifie pas candide, loin s'en faut. Sa confiance en la nature humaine à d'ailleurs été sérieusement entamée, au cours de ses longues années de voyage depuis l'évènement qui brisa la quiétude de sa vie simple mais heureuse. Pessimisme et cynisme lui servent désormais de protection maladroite contre le dégoût et le désespoir que lui inspirent trop souvent les agissements de ses pairs et des autres peuples.
Même s'il ne prend pas parti dans la guerre que se livrent Esea et Asmae, impossible d'y échapper. Jour après jour, souillant tout sur son passage, elle l'a marqué de son empreinte, à la manière de la créature qui meurtrit sa chair autant que son âme. Pragmatique, Kael suit sa propre morale, conscient que seul le monde pur de l'enfance peut se décliner en noir et blanc. Puisque tout ici bas est teinté de gris, il a prit depuis longtemps le parti de composer avec, tout en s'imposant certaines limites. Voler pour subvenir à ses besoins ne l'empêchera pas de dormir. Tuer pour se défendre non plus. Mais le profond respect et l'amour de la nature dans lesquels il a été élevé continuent d'être de puissants garde-fous pour lui, qui considère la vie sous toutes ses formes comme sacrée. Kael serait presque pieu, si les religions existaient en ce monde. Il croit d'ailleurs. En la magie, fatalement. En la puissance de la terre nourricière et des autres éléments, bercé qu'il fut par les légendes et les terribles histoires du cataclysme. En revanche, il croit beaucoup moins en lui. Et surtout pas en les autres.
Tout cela et plus encore ont fait de lui un être prompt à la solitude, appréciant même cet isolement. Quelqu'un qui sait aussi se battre et s'imposer au besoin, nanti d'un fort caractère. Asocial et désagréable diraient certains. Mais pour qui sait s'armer de patience et parviendrait à gratter sous la surface, Kael pourrait se révéler beaucoup plus plaisant qu'il n'y paraît de prime abord.
Pouvoir de départ : Magie Blanche
Arme : Une épée de combat, à la garde gansée de cuir, sans fioritures mais aisément maniable à une ou deux mains, malgré la longueur de sa lame. Il la porte d'ailleurs dans le dos à cause de cela.
- Spoiler:
Une dague, quelque peu ouvragée quand à elle, ne quitte jamais sa ceinture.
- Spoiler:
Clan : Elven, pour le moment...mais après des années d'errance, Kael commence à songer que le temps est peut-être venu de se poser à nouveau.
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Histoire : Le temps n'existait pas à Ithiria. La course du soleil et son ballet avec la lune n'étaient qu'illusions. On ne vieillissait ni ne mourrait vraiment dans ce petit hameau niché au pied des colossales montagnes d'Anmar. C'est ce que tous les anciens contaient, dans ce village si isolé qu'il en semblait réellement hors du temps. C'est ainsi que les parents de Kael parlaient à leur unique fils pour le rassurer, lorsque tout enfant encore, la peur des ténèbres et de la solitude hantait ses nuits. Pourtant, il avait bien fallu qu'ils meurent. Paisiblement, sans cris et sans heurts, comme cela se faisait en cet endroit dont personne ne se souciait. Ni Esea ni Asmae. Libres. Ils étaient libres et sans soucis, même si la vie quotidienne était dure et modeste. L'absence des ses parents aimants avait laissé un vide, pour sûr, mais ils l'avaient élevé jusqu'à l'âge de devenir un homme, avaient vu et béni son mariage, ainsi que la naissance de leur petit fils. C'était bien plus que pour beaucoup et au cœur de la petite bâtisse de bois qui était son foyer depuis toujours, Kael remerciait chaque jour le destin de lui avoir accordé telle chance.
La vie suivait son cours, entre les heures épuisantes du pénible travail dans les mines d'Anmar et la quiétude des nuits passées contre le corps de son épouse. Sa femme, Kael la connaissait depuis toujours. Sindel, l'amie d'enfance, la petite peste dont il tirait les cheveux emmêlés par les vents d'hivers durant leurs jeux devant la maison de leurs parents. Les deux familles étaient voisines et les enfants avaient pour ainsi dire été élevés ensemble. Il n'avait pas manqué de promises potentielles, à mesure qu'il progressait vers l'âge adulte. Mais aucune autre n'aurait pu mieux lui convenir et en son fort intérieur, il savait depuis longtemps que ce serait avec elle qu'il convolerait en justes noces. Elle qui ne lui reprochait jamais ses trop longs silences, qui connaissait par cœur la moindre des ses espérances et de ses craintes. Tout le monde s'accordait à dire qu'on avait jamais autant vu Kael sourire qu'en sa compagnie, et plus encore depuis qu'ils partageaient leur vie en tant que mari et femme. Puis vint leur premier né. La vie n'aurait pu être plus heureuse que là bas, auprès de sa famille. Le monde pouvait bien sombrer, se déchirer ou imploser... Kael n'en avait cure. Seul comptait le bonheur qui était le sien et paraissait éternel à mesure que filaient les années sans que rien ne vienne le perturber.
Une aube comme tant d'autres se levait sur le hameau ce jour là. Son fils avait cinq ans déjà. Remuant et curieux, le marmot se montrait avide d'apprendre, en particulier ce qui faisait la vie de son père durant les heures du jour où il disparaissait du village pour ne revenir qu'à la nuit tombée. Kael était partit depuis quelques minutes. Sa femme dormait encore dans leur chambre. Et l'enfant se glissa hors de son lit sans bruit, enfila sa pelisse et couru hors de la maison pour rattraper son père. Mais il manquait de discrétion et fut vite repéré.
« Que fais-tu là, jeune homme ? Rentre immédiatement tu veux. Ta mère sera folle d'inquiétude si elle ne te trouve pas à son réveil. »Kael tentait de garder l'air sévère devant ce petit bout haut comme trois pommes dont le visage oscillait entre la crainte d'être puni et l'espoir de pouvoir l'accompagner dans son périple qu'il imaginait emplit d'aventures extraordinaires.
« Mais... père ! Je veux venir avec vous. S'il vous plaît, laissez-moi... »Un soupir résigné filtra au travers des lèvres de Kael. Il ne savait rien refuser à son enfant, pas plus qu'à son épouse.
« Bien. Mais je te préviens qu'il te faudra travailler dur là haut. Je ne tolèrerai pas que tu restes à te tourner les pouces.
Allons prévenir ta mère et ensuite nous partirons. »Le visage du garçonnet se fendit d'un sourire lumineux et il acquiesça d'un signe de tête avant de dévaler le sentier dans l'autre sens, l'excitation lui donnant une telle vitesse de course que Kael dut hâter le pas et crier pour se faire entendre :
« Doucement ! Les montagnes ne vont pas disparaître. Ne vas pas te rompre le cou. Et habilles toi mieux que ça... Il fait froid là haut. »Les négociations avec Sindel prirent plus de temps que prévu. Elle ne voulait pas que son petit s'éloigne autant, même sous bonne garde. Qui savait ce qui rôdait dans les sombres pics d'Anmar. A force de suppliques d'une voix flûtée, et avec les arguments de Kael quand à sa protection pour l'appuyer, l'enfant finit par avoir gain de cause. Que pouvait-il bien lui arriver après tout ? Son père avait son épée et sa dague avec lui, connaissait la région de fond en comble ou presque... et ils étaient nombreux à travailler à la mine. Tout irait pour le mieux. Du moins essayait-elle de s'en convaincre, en les regardant s'éloigner depuis le seuil de leur foyer, émue de voir la main de ce tout petit homme perdue dans celle de son père.
A la nuit tombée, elle attendait le retour au même endroit. Quand elle vit la haute silhouette de Kael se découper sur l'obscurité naissante, portant leur fils dans ses bras, le poids qui avait pesé toute la journée sur sa poitrine, jusqu'à parfois l'empêcher de respirer, s'envola. De loin, elle crut que le petit dormait, épuisé par la marche et toutes ses découvertes du jour. Elle souriait déjà, impatiente de le prendre contre elle pour aller le border et de retrouver son époux pour la nuit.
Ce n'est que lorsqu'il arriva à sa hauteur qu'elle compris son erreur. Le visage décomposé par la douleur, Kael demeurait silencieux alors que sa femme posait les yeux sur l'horreur dans sa plus terrible expression. L'enfant gisait entre ses bras, souillé de sang et de terre. Elle poussa un cri désespéré, manquant de s'écrouler en voyant l'état dans lequel se trouvait son fils. Le crâne enfoncé, la chevelure poisseuse de sang séché, les vêtements en lambeaux et des blessures béantes sur le torse et le ventre. Vacillante, elle ne put que se retenir au bras de Kael pour éviter de sombrer. Tout deux tombèrent à genoux sur le sol, au seuil de la maison, et les pleurs de Sindel, qui ne devaient plus cesser cette nuit là, résonnèrent dans le silence qui baignait le village comme un glas funèbre. Elle n'avait même pas vu que son époux aussi était blessé. Ceux d'Ithiria qui étaient restés comme elle au hameau accoururent, pour apprendre qu'un groupe d'Ulkans avait attaqué les mineurs un peu avant la fin de la journée. D'autres hommes avaient péris sous leurs armes. Les rescapés les ramenaient au fur et à mesure. De mémoire, ce fut la nuit la plus tragique que ce havre de paix ait connue de tout temps.
S'aurait été bien assez. La peine et l'horreur de ce jour auraient suffit à assombrir l'horizon pour le reste de ses jours. Mais Kael devait apprendre qu'il lui faudrait apparemment payer les années de bonheur par une somme au moins égale de tourments. Son fils fut mis en terre le lendemain, en même temps que les cinq hommes qui moururent durant l'attaque dans les montagnes. Le visage blême et tendu de douleur de Sindel, les images du massacre de la chair de sa chair ne cessèrent de le harceler durant la nuit. Au petit matin, il découvrit le lit vide. Ainsi que le reste de la maison. Les quelques vêtements de sa femme et d'autres affaires avaient disparus. Elle aussi demeurait introuvable, bien qu'il l'eut cherchée dans tout le hameau et ses alentours. Il retourna même jusqu'aux mines les plus reculées, jusqu'à l'endroit où sa vie avait basculée. Personne. Kael attendit des jours. Des mois. Mais elle ne revint pas. Au village, les regards pleins de sollicitude de ses pairs devenaient insupportables. L'attente, l'angoisse et l'incertitude, l'incompréhension aussi face à ce geste, étaient un fardeau assez lourd à porter sans qu'à chacun de ses pas à l'extérieur ne soit épié, surveillé par les âmes bien pensantes. Évidemment, l'on s'inquiétait pour lui, l'enfant du pays. Mais c'était plus qu'il ne pouvait en supporter. La maison s'était muée en un néant absolu, suintant la solitude et la tristesse. Le village lui rappelait sans cesse à quel point tout était noir désormais.
Alors il partit. Mu par l'idée saugrenue que peut-être il pourrait la retrouver. Dusse-t-il écumer les moindres recoins de Mereth pour se faire, Kael reverrait son épouse. Tout ce qui lui restait s'était envolé sans préavis, sans explication. Seul le fol espoir de la rattraper pouvait encore le maintenir debout. Commencèrent alors cinq années d'une interminable course, avec pour unique compagnie celle de son cheval, du rapace qu'il avait élevé pour la chasse et de son épée. La vie d'un vagabond, dormant où il se trouvait lorsque la nuit engloutissait le monde, parfois dans une minuscule chambre d'auberge, parfois sous la protection de la forêt.
Du nord au sud, il arpente inlassablement les terres de Mereth. Sans jamais trouver le repos, en l'absence immuable de ce qu'il y recherche.
Sujet: Kael Varg, le vagabond 
Dim 27 Fév - 12:58
