Peste Demacienne

( La scène se passe à Demacia )

« Seigneur Scarocci, êtes vous réellement sûr de votre décision ? Je veux dire, pardonnez moi, qu’Elle y répondra favorablement ? » demanda l’un de ses sujets.

Scarocci ne répondit pas de suite. Il était assis, silencieusement, sur son trône de marbre noir. Ses yeux étaient perdus dans le vide et erraient quelque part. Les brumes de son esprit étaient parties très loin, fouillant son passé et ses souvenirs, avec difficulté. Il se sentait fatigué.

La maladie ravageait Demacia. Voilà plusieurs semaines qu’un virus inconnu dévastait les foyers. Pour l’instant, on n’avait pas encore recensé de cas mortel, mais l’affaiblissement de la ville était critique, la plupart des baronnies et seigneurs du coin commençant à lorgner du coté de la cité Demacienne. Les symptômes étaient un éclaircissement de la peau, jusqu'à ce qu’elles devienne tout blanche. Même chose pour les cheveux et les yeux. Puis, un affaiblissement général du corps, une fatigue extrême, et une difficulté de concentration. Plusieurs milliers de personnes avaient été touchées, hommes, femmes et enfants. Les mises en quarantaine n’avaient rien changées. Scarocci lui-même avait été touché, ainsi que Klark. Marisa, elle, avait été envoyée dans la ville éloignée de Demacia dès le début de la crise, et avait donc été épargnée.

Scarocci semblait avoir pris 10 ans d’un coup. Ses cheveux avaient virés au gris, à cause de la pigmentation qui virait au blanc sur tout le corps. Il avait des cernes grises sous ses yeux, devenus blancs. Il respirait lentement, comme un vieil homme. Il fit un signe demandant aux médecins, herboristes et soigneurs de partir. Il avait pris sa décision.

Après des semaines de tests et d’examens, des médecins avaient affirmés avoir trouvés un remède. Malheureusement, il était loin. En effet, les savants connaissaient une plante très spéciale, que l’on trouvait dans les bosquets du givre, très loin à l’Est, réputée capable de tout guérir. Ils avaient donc proposés de monter une expédition grâce à la Legion des Morts, épargnée par l’épidémie grâce à leur isolement du reste de la cité. Scarocci avait refusé, ce qui donnait lieux à la situation suivante.

Une fois ces hommes partis, il se retrouva seul. Après avoir respiré un grand coup, il se leva avec peine, et alla vers on bureau, se laissant tomber sur la chaise d’osier. Il balaya d’un grand revers de la main un énorme tas de feuilles. Son bureau ovale était envahis par un tas de dossiers. On n’en voyait même plus la surface. On pouvait également trouver des morceaux de repas ici et là. Certains juraient également avoir vu le tas bouger tout seul.

Il prit une plume, et commença à écrire sur un parchemin vierge.

« Chère Nendili

Vous vous souvenez sûrement de moi, du moins je l’espère. Je suis Scarocci Corbera, et vous avait servis alors de faire-valoir dans des cavernes gobelines, afin de sauver plusieurs de vos concitoyens. Comme vous le savez sûrement si vous vous souvenez de moi, je suis le dirigeant de la ville de Demacia, loin vers l’Est.

Je vais aller droit au but. Ma ville souffre. Une maladie terrible ravage ma cité, et des milliers de gens sont touchés, et des centaines sont infectés chaque jour qui passe. La maladie n’est pas mortelle, mais affaiblit considérablement les organismes. Les symptômes sont… la vieillesse, tout simplement. Je suis moi-même touché, mais je résiste mieux que mes sujets.

Les savants de ma cité affirment qu’une plante se trouvant dans les bosquets de givre serait un remède possible. Je n’en sais personnellement rien. Mais je pense que vous devez sûrement vous y connaître autant qu’eux, si ce n’est plus. Je vous envoie cette lettres, en esperant qu’elle arrivera le plus vite possible, et que l’urgence de la situation vous poussera à me venir en aide.

PS : Ne vous attendez pas à un accueil aussi chaleureux que celui que vous m’aviez fait, la ville n’est pas en moyen de faire de grandes démonstrations.

Bien, Scarocci Corbera.

Il plia la lettre et la cacheta. Il n’avais jamais été très doué dans ce genre d’exercice, mais il faudrait faire avec. Il ne fit aucune allusion à la nuit qu’ils avaient passés ensemble. Scarocci n’avait guère envie qu’elle se fasse l’idée qu’il lui envoyait une lettre pour cela. Il y avait, pour l’instant, plus urgent à traiter.

Il se leva silencieusement. Il fallait envoyer cette lettre désormais. Et tenir.

Alors qu'elle rentrait tout juste d'une de ses escapades qui se faisaient de plus en plus nombreuses, Nendili fut accostée par l'un des serviteurs de sa maison de ville. Celui ci lui expliqua rapidement qu'un Demacien, cité qu'il ne connaissait pas, avait porté une lettre qui lui était adressée. A peine eu t'il fini sa phrase que la gardienne n'était plus devant lui. Apparaissant soudainement au milieu des hommes qui entretenait sa propriété en manquant de les tuer de peur, elle récupéra le message et le lut sans prendre la peine de monter, personne n'oserait lire par dessus son épaule. Tous la regardait avec curiosité en espérant que leur maitresse leurs donnerait un ragot à se mettre sous la dent mais elle brisa le silence par une série d'ordre qui les fit tous disparaitre en un clin d'oeil.

"Il me faut une plume, du parchemin, de l'encre, le messager, une carte, un bateau prêt à partir dans deux heures, l'intendant de la ville et une vingtaine de garde, exécution!"

Peu habituée à ce que la Dame soit aussi sèche, ils ne s'en offusquèrent pas en devinant que les nouvelles n'avaient pas du être bonne et que leur maitresse était pressée. Tous le reste s'enchaina, le necessaire à l'écriture arriva le premier, aussi s'attela t'elle à la rédaction d'une réponse pour le seigneur Corbera.

~~~

Cher Scarocci,

Mes ancêtres ont déjà eu à faire à cette maladie et j'en ai déjà eu vent. Je connais la plante dont vous parlez, nous avons des stocks toujours prêt, je vais les réquisitionner et les conduire personnellement jusqu'à votre ville. J'espère que cette lettre n'a pas mise trop de temps à arriver, sur le long terme, cette maladie à le même effet que la vieillesse...

Je serais chez vous dans quelques jours.

~~~

A peine eu t'elle fini d'écrire que le porteur du message de Scarocci fit son entrée, accompagné du serviteur qui portait la carte. Elle demanda au Demacien de lui décrire la salle du trône et d'en donner l'emplacement le plus exact possible, celui ci fini par obtempérer quand il en apprit l'utilité. Pour un objet aussi petit, le rituel fut assez simple, la lettre disparue pour se matérialiser en pleine salle du trône, surement sous les yeux étonnée des gardes.

L'intentant entra ensuite, Nendili lui apprit tout simplement qu'elle avait besoin de disposer de tout le stock de brin-argent et qu'elle se chargerait elle même de remplir à nouveau les stocks une fois rentrée. Le viel homme hocha la tête, la gardienne avait toute sa confiance. Il disparu avec les gardes qui venaient d'arriver, il restait une heure à la Reine de neiges avant que le bateau soit prêt à appareiller, aussi fila t'elle dans sa chambre, plus précisément devant le miroir.

Si elle aimait échauffer les ardeurs de beaux hommes, se présenter presque nue devant Scarocci en public sur ses terres pourrait ne pas l'arranger, aussi opta t'elle pour quelque chose de plus épais que la dernière fois, tout en restant elle même. Puisqu'elle se présenterait en temps qu'ambassadrice de Nendili, il fallait qu'elle impressionne sans pour autant écraser les malades qui ne seraient pas sous leur meilleur jour...

Finalement, la Dame opta pour une robe blanche, à peine moulante et assez épaisse, décorée de fils d'argent qu'elle reproduisit dans ses cheveux. Un fin bracelet sertit et le tour fut jouer, elle était resplendissante en évitant d'être provocante. Elle fila vers le port, l'intentant la salua à sa vue et lui annonça que tout était prêt selon ses souhaits. La mage remercia le vieillard et embarqua sans plus attendre, souriant à la vue du bateau qu'on lui avait affrété. Taillé pour la vitesse, le bâtiment avait été remplit de la dite plante stockée dans des caisses, que le climat gardait intact. En chemin, il faudrait en plus qu'elle veille à ce qu'elles restent au frais, le climat risquait de se réchauffer lorsqu'il gagnerait le sud.

Ils appareillèrent peu après, Nendili gagna la proue du bateau, ordonna que l'on range les voiles et que tout les hommes s'abritent à l'intérieur. Fermant les yeux, elle fit appel au pouvoir d'une force qu'elle utilisait rarement et l'eau s'activa d'elle même autour du sloop, bondissant et tourbillonnant. Tout à coup, dans un craquement de mat, le bateau se mit à avancer. Ce n'est pas le vent qui portait la coque de bois mais la mer elle même qui avançait pour le guider. La vitesse s'accéléra, dépassant les limites que connaissait normalement les navires communs. Bien qu'on pouvait sentir le mouvement, rien ne tanguait, rien ne bougeait, seul le bois craquait alors que le vent du à la vitesse forçait sur les parois.

Debout sur le pont, la mage restait concentrée, bien que le fait de créer un courant de surface soit peu couteux, elle préférait limiter les dépenses inutiles en énergie. Cloué au pont par la force de ses jambes, ses pieds avaient fini par marquer le bois qui la portait alors que l'allure ne cessait de monter. Trois jours et quelques pauses plus tard, la gardienne et son équipage avait atteint les côtes et alors que tous s'apprêtèrent à débarquer, elle guida le navire vers un fleuve qui se jetait dans la mer, remontant à une vitesse bien plus modérée les divers courant d'eau assez large pour leur passage, aidée par le messager Demacien qui lui indiquait les affluents les plus large qu'il connaissait.

Le lendemain, ils arrivèrent en vue des murailles de la citée, entrant par voie maritime, ils purent pénétrer dans l'enceinte. Pas un chat en ville, aucun marché, personne ne sortait, à croire que la ville était morte. Ils s'arrêtèrent finalement, Nendili descendit dans la cale pour prévenir ses hommes de se tenir prêt et lorsqu'elle remonta, elle put constater qu'une mini armée s'était amassée devant le navire. Tous armurés de noir, la troupe semblait dirigé par le colosse qui, bras croisée sur le quai, semblait attendre que les arrivants se présentent si ils ne voulaient pas finir la visite au fond de la rivière.

Enjambant les bords pour sauter à terre, elle s'annonça.

"Ambassadrice Nendili, de Nendili. Je suis ici à la demande du Seigneur Scarocci."

Ni impressionné, ni perturbé le moins du monde, celui ci la toisa de haut. Partagé entre le respect minimum qu'il lui devait, ses formes de femmes et son air de gamine, il se contenta de la saluer d'un signe de tête avant de lui ordonner de le suivre. Si elle n'avait pas eu autant de respect pour le seigneur des lieux, la jeune femme aurait surement aidée le géant à prendre un bain dans la rivière mais ridiculiser devant ses hommes un imbécile pouvait le rendre agressif, aussi se contenta d'elle de lui emboiter le pas après avoir ordonnée aux siens de ne pas sortir du navire avant son retour.

Elle fut conduite dans un petit château, puis dans la salle du trône. Bien qu'elle reconnut le seigneur Corbera, celui ci semblait avoir une cinquantaine d'années, ses cheveux longs et noirs avait virés au blanc et seul sa magie interne avait empêchée son corps de suivre le mouvement. Toujours bien bâti, il semblait n'avoir pas dormi depuis une semaine au moins et respirait mal, contrastant avec l'idiot qui dirigeait les gardes et qui semblait avoir été épargné. Bien qu'affaibli et en armure plus légère, le guerrier restait tout de même fidèle à lui même et elle ne doutait pas que son caractère en acier trempé n'avait pas bougé d'un pouce. Elle s'avança au milieu de la salle et inclina légèrement le buste, souriante et radieuse, elle annonça.

"Seigneur Corbera, c'est un plaisir de vous revoir, suite à votre demande, je suis venue aussi vite que possible avec le brin-argent."

Nendili remarqua enfin la femme debout aux côtés du dirigeant de la cité, qui ne semblait vraiment pas ravie de voir la gardienne arriver.

Un silence de plusieurs secondes s'installa dans la salle, Scarocci ne semblant pas se rendre compte de la présence de Nendili. Après de longs moments de silence, son regard repris vie, et il hocha ma tête en arborant un pâle sourire.

" Bonjour et bienvenue Nendili. Vous me voyez désolé de ne pouvoir vous acceuillir comme vous le mériteriez. "

Clara fit la moue. Ses cheveux blonds n'étaient pas coiffés, et, comme si elle avait voulue rivaliser avec l'invitée, elle avait revêtue une armure plus legère que d'habitude. Une armure de cuir, legèrement moulante ( et rembourrée. ). Elle prit la parole. Sa voie était claire et aurait pu être douce, mais l'hostilité la rendait sèche.

" Nous n'avons pas le temps d'entendre vos politesses, madame. Apportez le brin-argent, aidez nous à soigner la population, et emportez votre suffisance chez vous. "

Même si elle était sensée parler de manière officielle, elle semblait surtout avoir parlée en son nom. Scarocci se leva doucement. La température monta terriblement vite, des volutes de chaleurs apparaissant autour de Clara, comme pour l'emprisonner ou la protéger.

" Suffit Clara. Si tu a des comptes à régler avec Nendili, ce sera plus tard. " Sa voix était lasse et fatiguée, mais puissante et rauque. Il regarda Skarn dans les yeux, et lui lâcha un merci. Ce dernier ne changea aucunement d'expression, et sortit, obéissant à un ordre invisible. Les legionnaires sortirent avec lui et la porte se ferma. Il ne restait plus que Scarocci et les deux femmes. Il invita Nendili à le suivre et sortit de la salle par une autre porte. Clara accompagnait Scarocci à la manière d'un garde du corps.

" Merci pour votre réponse très... rapide. Je dois reconnaître que cela est très pratique. "

Il parlait difficilement, mettant du temps à prononcer ses mots. Surtout, il respirait assez fort. Ils arrivèrent dans une sorte de salle à manger. Le château de Scarocci était petit. Il s'agissait à la base d'un donjon autour duquel il avait été construit plusieurs ajouts. Une salle du trône, une salle à manger, un bureau/salle de réunion, une chambre royale et quelques chambres d'amis étaient les principales pièces. Rien à voir avec un vrai château et ses immenses murailles, ou la propriété de Nendili, dont la salle à manger faisait bien trois à quatre fois la taille de celle de Scarocci.

" Je suppose que vous avez un tout petit peu faim, non ? Il y a quelques restes. "

Clara alla chercher d'elle même du pain et Scarocci fit également le déplacement vers la reserve de fromage, fait par les Demaciens eux même. On pouvait remarquer qu'il ne semblait pas avoir de serviteurs. Nendili n'en avait d'ailleurs sûrement croisée aucun. Scarocci estimait qu'il pouvait se charger des tâches mineures tout seul.

" Mon cuisinier est parti. Je suis l'un des premiers à été avoir contaminé, et il se desespère d'en être l'une des causes probables. Peut être le problème vient-il de nos récoltes. " Il montra par la fenêtre les champs de blés qui s'étendaient à perte de vue. S'il n'y avait pas les maisons et les murailles tout à l'horizon, on aurait pu croire que le chateau était perdu au milieu d'un océan de céréales. C'était l'effet voulu par Scarocci. Une demeure qui était un havre de paix, de tranquilité et d'isolement. Il se coupa un morceau de fromage blanc.

" Je vous présente Clara, qui a le même âge que vous à peu de choses près " ( et rien en commun pensa t-il tout bas ). " Considérez là comme ma garde du corps lorsque je suis ici. Clara, voici Nendili, la dirigeante de la ville du même nom. Reste un peu plus polie avec elle s'il te plaît. Je ne sais pas pourquoi tu es toujours aussi impossible avec les femmes. "

Clara hocha de la tête, indiquant qu'elle avait compris. Elle jeta un regard à Nendili. Si les yeux pouvaient tuer, la reine des glaces aurait été désintégrée sur le champs.

" Sinon, autant aborder rapidement cette question... je doute que la guérison se fera en un claquement de doigts. J'ai déja fait aménager par la Legion une bâtisse assez éloignée de la ville ou votre suite pourra loger, afin d'éviter qu'elle ne soit contaminée également. Je doute que vous puissiez être contaminée, donc si vous le souhaitez, vous pourrer loger dans une de nos chambre pour les invités. Nos lits sont moins confortables que les vôtres, mais je pense que vous pourrez supporter la comparaison. "

L'oeil de Clara brilla. Scarocci venait de faire une comparaison sur la literie des deux propriétés, signe donc qu'il avait dormi CHEZ nendili.

" Enfin, bien entendu, c'est comme vous voulez " finit il en toussant fortement pendant plusieurs instants, ce qui provoqua la quasi-téléportation de Clara derrière lui pour faire passer le rhume avec un verre. Il se calma, apparament au bout du rouleau. Il fermait ses yeux afin de ne pas perdre de l'énergie en les maintenant ouverts.

" Sinon, pouvez vous m'expliquer comment se passera la guérison ?"

Pendant quelques instants, Nendili se demanda si la maladie avait tellement épuisé le colosse au point qu'il ne remarque pas sa présence. Finalement, il se remit à bouger et après un sourire difficile, lui souhaita la bienvenue. La coincée à ses côtés agressa la Dame Blanche qui se contenta de sourire sans rien montrer de ses pensées. Si la sotte n'était pas avec Scarocci, elle aurait surement payée très cher son ton et la gardienne serait repartie aussi sec avec son navire et son remède. De plus, une partie de la garde était encore la et déclencher une bataille en pleine salle du trône alors qu'elle était venue aider un ami, cela aurait été stupide. Cependant, elle se promit de tout faire les jours suivants pour se venger, au centuple...

Elle se contenta de suivre en silence quand le seigneur la convia à gagner une autre pièce. Lorsqu'il la remercia de sa réponse rapide, elle ne pu s'empêcher de sourire avant de se justifier.

"C'était le seul moyen pour qu'elle arrive avant moi à vrai dire."

Si la discussion lui était plaisante, l'état du guerrier la laissait sur ses réserves, bien plus fatigué qu'elle ne l'aurait crû au premier coup d'œil, il peinait même à parler. Si il résistait mieux que ses sujets, la plupart ne devait même plus pouvoir bouger le petit doigt, dommage que sa garde du corps n'ai pas attrapée la maladie...

Elle refusa poliment d'un signe de tête la nouriture, excepté un bout de fromage, plus pour gouter un met de la ville que réellement par envie. Puis affirma à son hôte que ni le cuisinier, ni les récoltes était responsables, du moins c'était peu probable. La maladie était rare et on ne savait jamais d'où elle venait, heureusement, on savait au moins la guérir. Nendili s'intéressa à la vue quelques secondes, celle ci contrastant avec les étendues blanches qu'elle avait l'habitude d'admirer chez elle.

Quand Scarocci présenta les femmes, la Reine des Neiges pensa à pardonner la garde, pensée qui s'évapora quand celle ci la fusilla du regard. L'idiote fut enfin cernée, surtout quand l'ambassadrice du Nord remarqua les rembourrages de l'armure... La guerrière avait surement le béguin pour son commandant et maitre, ce qui donna une multitudes d'idée diverses et variées, ainsi que perverses en tout points à la mage.

"Mes gens dormiront dans le navire, ils doivent me prévenir si les enchantements de protection des caisses de brin-argent faiblisse. Il serait vraiment idiot qu'elles perdent leurs magies. Je préfère passer ma nuit à préparer la guérison des votre que de dormir, donc ne vous inquiétez pas pour la chambre."

La gardienne fronça les sourcils en voyant le seigneur tousser et se faire dorloter par son chien de garde. Hésitant entre toutes les merveilleuses idées qui avaient traversées son esprits, Nendili se donna un peu de temps en répondant d'abords à la dernière réponse de Scarocci.

"Pour la guérison... Je peux, pour dire vrai, le faire sans les plantes, ma magie suffit amplement. Le problème c'est qu'à l'échelle de la ville, d'autant que beaucoup ne peuvent pas se déplacer, cela me prendrait trop de temps et m'épuiserait plus que mesure. Le plus simple, c'est d'utiliser la magie des brin-argent pour lancer un rituel qui couvrira toute la ville. Le plus long sera donc de les mettre correctement en place, puisque je suis la seule à pouvoir le faire. Il me faudra d'ailleurs le plan le plus précis de la ville possible."

Le choix était fait, à peine visible tant elle se déplaçait vite, elle se retrouva derrière Clara et Scarocci, puis disparu tout aussi sec de la pièce, emmenant la jeune femme avec elle. Elle avait fait son choix, rien ne pourrait l'arrêter à présent, un sourire amusée soulevait le coin de ses lèvres alors qu'elle se matérialisait près du morceau de rivière le plus proche, tenant à bout de bras au dessus de l'eau l'humaine qui avait osée la provoquer. Démonstration de puissance ou incapacité à la contrôler? Impossible à dire mais toujours est il que le sol gelait autour d'elle alors que ses yeux, irradiant de pouvoir, toisait sa proie qui ne se débattait même pas, encore sonnée par le changement d'espace soudain. La voix de la gardienne brisa le silence des champs, grondante.

"Si tu est encore de ce monde, c'est uniquement car ton seigneur te tiens en estime. Ose encore me parler de la sorte ou me regarder avec impolitesse et tu fera partie intégrante des pierres du donjon de Demacia."

Alors qu'elle allait la jeter à l'eau, Nendili fut rattraper par d'ancien souvenirs, puis la posa finalement sur la terre ferme, qui sembla se soulever pour bloquer les pieds de la guerrière.

"Reste ici quelques heures et n'oublie pas, il n'y aura pas d'autre avertissement."

Bloquée par la terre elle même, Clara risquait de mettre un peu de temps à se dégager, suffisamment pour que la mage puisse s'occuper du malade correctement. D'un nouveau tour de magie, elle se retrouva aux côtés d'un Scarocci qui n'eut pas le temps de lui faire de reproches. Assise sur lui mais de manière à être face à face, elle lui cloua le bec d'un baiser passionné. Lorsqu'elle fut rassasiée, Nendili rompit l'étreinte, plongeant son regard dans celui du colosse.

"Rassure toi, je n'ai pas blessée ton chien de garde mais elle risque de mettre quelques bonnes heures à revenir. J'espère que tu te rend compte que c'est uniquement mon estime pour toi qui m'a poussée à être aussi magnanime. J'avais peur de ne pas pouvoir te guérir correctement en sa présence, elle n'aurait pas comprit et je pense que c'est mieux ainsi pour ta réputation. C'est assez troublant de te voir aussi faible, je ne vais pas attendre d'avoir fini la préparation pour que tu retrouve ta forme, laisse moi t'envahir..."

Irradiant soudain d'une lumière blanche éclatante, Nendili enlaça tendrement le seigneur des lieux. Comme si son aura suffisait à apaiser les maux, l'étreinte de glace de la dame agissait sur le guerrier de manière visible, redonnant à ses cheveux leur éclat brun, à sa peau ses couleurs et à ses traits leur duretés et leurs forces. Plus la guérison avançait, plus la mage sentait une pression contre son bas ventre. Non content de retrouver sa vigueur, son ancien amant semblait aussi retrouver ses réflexes les plus primaires...

" Allez mes racailles, on rentre en ville, on laisse Scaro avec sa petite dame et on commence à organiser ce tas ! "

Les legionnaires gardèrent le silence. Ils étaient sensés être morts, et les morts ne parlaient pas. Skarn s'accomodait parfaitement de leur silence. Le premier qui l'ouvrait pouvait être exécuté sur le champs. Pratique pour ne pas voir ses ordres contestés. Ils marchaient sur le chemin traversant les étendues collossales des champs entourant le château. Le géant soupira. Anthropos étant malade, il était quasiment le seul à pouvoir organiser les forces militaires. Klark était déja là pour maintenir le calme dans les zones les plus contaminées par sa simple présence, et il ne pouvait être présent partout. D'un coup, un legionnaire pointa une direction. Au loin se trouvait une silhouette. Immobile, elle criait beaucoup. Ils se regardèrent tous quelques instants, et ils se mirent à courir vers la silhouette.

" Clara ?! "

Skarn avait la bouche grande ouverte, et vu la position des legionnaires, ils devait avoir une expression de stupefaction derrière leurs casques. La jeune fille avait les jambes coincées dans un monticule de terre et avait le visage rouge de colère et le visage ravagé par les larmes. Elle essayait de se tirer du piège. Skarn lui demanda ce qui s'était passé, et la douce et calme Clara lâcha une bordée d'insultes.

" C'EST CETTE PUTAIN DE GROGNASSE AUX CHEVEUX DE GRAND MERE QUI M'A FOUTUE ICI, CETTE SALOPE QUI AGITE SON CUL DEVANT SCAROCCI ET QUI CROIT FAIRE SA LOI ICI "

" Ah, Nendili donc. "

Skarn restait calme. Il se doutait que la jeune fille avait du amener Clara ici par téléportation ou quelque chose du genre. C'était la seule explication logique.

" RESTEZ PAS PLANTES LA ET VENEZ M'AIDER. JE VEUX PAS LAISSER LE SEIGNEUR AVEC CETTE TRAINEE PLUS LONGTEMPS !!! "

" Le mot magique ? " demanda Skarn d'un air visiblement amusé.

" OBEIT MOI TOUT DE SUITE SIN... " Elle s'arrêta. Elle avait oubliée qu'elle parlait à Skarn, 2m48, 250 kilos, armé d'une épée de plusieurs dizaines de kilos, et notoirement barbare et cruel. Ce dernier s'était approché d'elle, avec un grand sourire sauvage sur le visage, la fixant de son unique oeil en état.

" Pardon ? " dit-il d'une voix glacée. Les legionnaires restaient droit comme des I, mais Clara devinait au bruit sourd venant de leurs casques qu'ils devaient se payer une sacrée tranche de rire.

" S'il te plait ? " demanda t-elle d'une petite voix brisée.

" Non. Attend que Klark passe par là. J'aime pas qu'on me donne des ordres. Il commenca à s'en aller.

" POURTANT T'OBEIT BIEN A SCAROCCI ! "

" Scarocci m'a vaincu alors qu'il était même pas adulte. Rien à voir avec toi. T'es pas la vierge guerrière, t'es la pucelle à vie. Ciao, profite du paysage. "

Il s'en alla, alors que Clara hurlait des insultes.

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Scarocci resta immobile et silencieux quelques intants. Il sentait la vieillesse partir, la vue revenir, les couleurs devinrent plus vives et les sons plus précis. Le contact agréable et chaud de Nendili contre son corps le rassénéra, et il profita de l'instant présent pour caresser son dos à travers la robe épaisse, avant de l'embrasser dans le cou. Il y laissa son visage quelques instants. Il se rendit compte alors qu'une erection commencait à se faire sentir, mais il décida de l'ignorer.

" Merci. "

Puis, il la repoussa doucement avec un pâle sourire. Il se releva, et manqua de tomber par terre, vacillant, et se ratrappant au mur. Le changement brutal était quelque peu difficile à absorber. Il se mit à parler, presque trop fort, et du baisser son ton.

" JE VOULAIS DONC Vous remercier Nendili. Hum. C'est vraiment admirable ce que vous arrivez à faire en si peu de temps, mais... qu'avez vous fait de Clara ? "

Elle lui expliqua avec un grand sourire ce qu'elle avait fait, en désignant les champs au loin, sous le regard perplexe de Scarocci. Il fit la tête et fronca les sourcils.

" La prochaine fois, maîtrisez vous. J'ai bien conscience de votre puissance et du fait que vous êtes indispensables, mais n'oubliez pas que vous êtes chez moi. Comportez vous avec retenue s'il vous plaît. Je m'occuperais de Clara moi-même. Elle ne se montre que très peu sympathique avec les femmes, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle se montre hostile envers vous. "

Il ne semblait pas très joyeux, et penser réellement ce qu'il disait.

" D'autant que les Demaciens tiennent à elle. Lorsque je vous emmenerais en ville, vous comprendrez vite pourquoi. "

Il parvint à se remettre debout, toujours legèrement gêné de son erection, et tenta de retrouver une posture plus officielle.

" Si vous avez besoin d'aide et de logistique pour la guérison de la ville, suivez moi, la cuisine n'est pas le meilleur endroit pour s'atteller à cette tâche. Mon bureau sera plus pratique s'il faut s'organiser. Mais faisons cela rapidement je vous prie. A vrai dire, j'ai une bonne semaine de sommeil à rattraper, et je commence à tomber de sommeil et de fatigue. "

Il se mit à marcher vers son bureau, suivit par Nendili.

" Je n'ai pas très faim non plus, mais si vous tenez à un dîner, faites le savoir également "

Nendili rendit son sourire à Scarocci et se releva avec lui. Se mordant la lèvre pour ne pas rire quand sa voix fit un bond après qu'il eu manqué de tomber par terre, elle répondit avec une pointe de vexation au seigneur du château, vexation qui fut masquée par le sourire restant de son rire précédent.

"Je l'ai téléportée dans les champs et j'ai enfouie ses jambes dans le sol ou plutôt fait monter le sol jusqu'à ses genoux. Elle va bien mais elle va juste mettre quelques heures à se dégager de la disons..."

La Gardienne des Glaces fronça les sourcils mais se retint de tout commentaires suite à la remarque de son interlocuteur sur son comportement vis à vis de Clara. Il n'y aurait pas de prochaine fois, soit la garde lui parlait correctement, soit les choses allaient mal finir. Son hôte ne semblait pas non plus ravi de la rivalité entre les deux femmes mais un point était important pour la Mage: ce n'était pas elle qui avait ouvert les hostilités, aussi ne se sentait elle pas coupable du tout pour ce qui c'était passé de se passer et considérait qu'on n'avait aucun reproche à lui faire.

Alors qu'elle pensait qu'ils en avaient fini sur le sujet et fulminait intérieurement, Scarocci délia la langue de son invitée avec sa remarque suivante. C'est sur un ton acerbe et agacée que Nendili cracha.

"Et bien vous expliquerez au peuple que leur imbécile de favorite sera leur perte si elle n'apprend pas à tenir sa langue et ne fait pas attention à ses manières. Je n'attend pas à ce qu'on me considère comme une sauveuse et qu'on se prosterne devant moi mais j'estime avoir le droit à un minimum de respect, même de la part d'une personnalité importante Demacienne. Il n'y aura aucune prochaine fois."

Préférant laisser deviner à son hôte les implications et les conséquences qu'aurait un nouvel accrochage, elle fit signe que la discussion à ce sujet était close et qu'elle ne voulait plus en parler. Prenant les devant, le guerrier l'invita à gagner son bureau pour préparer le rituel majeur qu'elle devait lancer. Refusant l'invitation à diner d'un signe de la tête, elle lui emboita le pas pour rejoindre le bureau.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la pièce, elle ne s'intéressa pas au mobilier, trop agacée pour penser à autre chose que garder son calme et terminer au plus vite ce pour quoi elle était venue. Elle demanda à nouveau une carte précise de la ville à Scarocci qui fouilla pour lui en trouver une. Se plongeant dans l'analyse de celle ci, elle expliqua au colosse:

"Je n'aurais pas besoin d'aide, personne ne sera capable de faire correctement ce qu'il faut, je m'en occuperais moi même. Allez vous reposer, je vais prendre le temps d'analyser la carte pour ne pas faire d'erreur pendant la mise en place."

Utilisant sa magie, elle fit apparaitre une copie parfaite de la carte sur laquelle elle commença à faire des tracées, eux aussi magiques. Préparant son sort à l'avance, elle décida de commencer dès cette nuit, en particulier à placer les plantes qui lui serviraient d'amplificateurs. Si tout se passait bien, elle serait prête le lendemain au soir mais mieux fallait prendre son temps pour éviter toute erreur, ce qui aurait pour cause de gâcher les végétaux magiques et curatifs.

Se coupant du monde extérieur pour se plonger dans ses calculs et préparatifs, elle en oublia Scarocci qui était encore la, laissant sa magie veiller sur elle dans le monde réel.

Scarocci resta immobile quelques instants, les mains croisées dans le dos, regardant Nendili faire son travail silencieusement. Elle l'avait totalement oublié, comme dans son monde, et il se sentit terriblement inutile. Il fouilla son bureau, se trouvant devant Nendili qui ne lui prêtait pas plus d'attention qu'a une chaise, prit une plume et une feuille, lui écrivant un mot.

" Chère Nendili

Je vois que vous êtes en ce moment même très occupée à l'élaboration de votre rituel. Etant donné que je suis totalement largué dans ce domaine, je n'ai pour l'instant aucune utilité, et je vais donc profiter de ma nouvelle jeunesse pour dormir comme un nouveau-né. Si vous me cherchez, je suis au dernier étage de la tour principale, dans mon lit. Il reste assez de nourriture dans la cuisine pour que vous puissiez subsister. Je vous fait confiance pour ne pas trop fouiller mon bureau. Vous pourriez déranger ce qui rode sous les papiers (un rongeur je crois).

ps: evitez de trop embêter Clara. Si elle proteste, amenez là moi.

pps: très belle robe, même si je preferais les autres. "

Il laissa tomber la plume, prit la lettre, et la posa en évidence sur le bureau. Puis, il sortit de la pièce, et marcha dans les couloirs du donjon, prenant les escaliers. Arrivé au dernier étage, il traversa la salle d'armes. Elle était coupée en deux par un long tapis rouge sang et diverses armes sur le coté, épées croisées derrière un bouclier, hallebardes, guisarmes, cannes-épées... et les deux armures de Scarocci. Sur la droite se trouvait l'armure habituelle de Scarocci, blanche et argentée au bords dorés, réparée et nettoyée. Celle qu'il portait à l'étranger et lors des acceuils de personnalitées extérieures.

Sur la gauche se trouvait une autre armure. Elle était similaire dans sa conception à la première, mais de couleur noire et grise, sans le moindre reflet, comme taillée dans la pierre. A coté reposait un casque donnant un air barbare et démoniaque à son porteur. La vrai armure de Scarocci. Celle qu'il n'avait plus porté depuis longtemps. Il la fixa quelques instants, comme si elle l'appelait, mais finit par l'ignorer. Il arriva dans sa chambre. Elle était relativement simple, bien plus que celle de Nendili. Une pièce ronde, avec un petit lit deux places (il soupira de tristesse). Une table de nuit, un petit bureau, une armoire à vêtements. Rien d'autres. Il enleva ses habits et les posa par terre sur une chaise. Puis, une fois quasi nu, bien que portant tout de même son bas, il retroussa la couverture et s'installa dans son lit.

Il s'emmitoufla dans les draps et la couette en fermant les yeux comme un bienheureux. Il espérait juste que Nendili ne rase pas la ville par un trop plein d'énergie magique durant son absence. Son esprit commenca à voguer dans les brumes du sommeil.

Pendant ce temps, un homme répondant au nom de Klark aidait Clara à se défaire de sa prison de terre.

Plusieurs heures devaient être passées quand la Dame des Glaces leva les yeux de ses plans. Elle en avait fini de l'étude de la configuration de la cité et avait enfin choisi les lieux où elle placerait les plantes magiques pour optimiser son sort au mieux. Il fallait maintenant s'attaquer au chose en vrai, ce qui même avec sa capacité de téléportation pouvait s'avérer assez long puisqu'il fallait qu'elle enchante chaque brin pour que celui ci résiste au chaud. En effet, la sève-argent était avant tout faite de glace et la chaleur de sud la tuerait en quelques heures à peine.

Elle remarqua ensuite le mot de Scarocci qu'elle lu avant de le dissoudre dans l'air, réprimant avec succès l'envie de le montrer à l'autre idiote, surtout le passage sur les robes... Nul doute que la Reine Blanche aurait ensuite pris un grand plaisir à faire une démonstration des dites tenues à la brave chienne de garde de son hôte. Nendili tendit l'oreille pour capter un bruit de pas rapide en direction de la pièce où elle se trouvait. Sachant que ça n'était pas le Seigneur puisqu'il dormait et que son pas aurait surement fait plus de bruit, elle devina qu'il s'agissait en fait de Clara. Déjà fatiguée du travail abattu sur les cartes, elle n'était pas d'humeur à supporter la moindre provocation et préférait éviter le conflit, aussi se matérialisa t'elle avec ses précieux documents au pied du château, prenant ensuite un peu plus de temps pour se matérialiser de nouveau dans son bateau.

Ses gardes la saluèrent et se sentant un peu chez elle au milieu des hommes du nord, la Dame des Glaces se détendit, leur offrant son plus beau sourire. Elle fila ensuite à la cave pour vérifier que son enchantement tenait toujours et se réjouit en voyant que rien n'avait bougé, tout étant parfaitement comme à son départ. Étrangement, le sol gela à ses pieds sans raisons, bien que cela ne dérangeait ni l'équipage ni la mage, ce phénomène lui donna matière à réfléchir mais elle l'oublia finalement quand elle décida de se remettre à son objectif principal, guérir la ville.

La gardienne ne voulait pas perdre de temps, aussi décida t'elle finalement de faire confiance aux siens, enchantant à l'avance une partie des plantes avant d'envoyer son équipage en placer de leur côté. Bien sûr, elle passerait vérifier mais le gain de temps resterait considérable. Pour simplifier les aller retour, elle traça une rune de téléportation qu'elle utiliserait plusieurs fois sur le pont de son navire. Le petit manège commença ensuite, Nendili prit un sac prévu à l'avance et le remplit de sève argent, utilisant ensuite son glyphe pour se téléporter au premier point. Elle prépara tout comme elle le devait et regagna le bateau à nouveau, s'assurant que ses aides de camp étaient partit dans les bonnes directions.

Insaisissable tant elle se trouvait d'un bout à l'autre de la ville en quelques instants, la Reine Blanche mis en place son dispositif sans s'occuper d'autre chose, perdant ainsi complètement la notion du temps une fois de plus. C'est quand le soleil avait déjà bien entamé la fin de sa courbe céleste qu'elle avisa l'heure, réjouit de sa mise en place. Maintenant, il fallait qu'elle se repose un peu pour éviter toute erreur et être au maximum de sa puissance. Bien qu'elle ne dormait jamais, autant par sa constitution que son auto-régénération magique, elle pouvait le faire, ce qui avait au moins le mérite de la remettre à 100% de ses capacités.

Si elle évitait de le faire, c'est qu'elle détestait l'idée d'être vulnérable et fragile. Bien qu'elle soit aussi intouchable, le fait de ne pas être consciente la rebutait aussi évitait t'elle au maximum de s'endormir. La dernière raison qu'elle se garderait toujours de donner, c'est que la gardienne craignait ses rêves et ce qui s'y passait.

Elle ignorait si Scarocci l'avait attendu toute la journée ou si il s'était occupé mais Nendili décida de passer le voir pour lui annoncer l'avancement de ses travaux. Une nouvelle téléportation et elle se retrouva dans le bureau du seigneur, qui n'y était pas. Décidant d'attendre ici, elle se posa sur un siège et croisa les jambes, immobile comme une statue de glace.

Le sommeil ne tarda pas à envahir le chevalier, qui se mit à rêver de choses variées, qu'il avait du mal à demêler. Les images de son combat avec Skarn il y a des années lui revinrent en mémoire. Le pont en bois branlant, le vent glacial, la pluie battante, l'arme énorme du géant et ses yeux terrifiants. Il se revit en train d'aider à détourner la rivière pour qu'elle irrige et traverse les champs Demaciens. Puis, il se sentit en train de caresser et pétrir une peau douce et chaude, appartenant à une femme, entouré de neige, sans qu'il puisse identifier la femme en question. Puis, la neige fut remplacée par les champs de blés Demaciens. Il se reveilla, brûlant et en sueur, le corps tendu d'excitation.

Il ne voulut pas se lever. Il resta eveillé plusieurs secondes, entre les doux draps de son lit. Il était bien ici. Il se retourna, et dans un effort suprême, s'assit sur son lit. Il décida de regarder par la meurtrière lui servant de fenêtre afin de voir ou en était la journée. Il faisait déja nuit.

" Bonsoir chef. "

Scarocci manqua d'avoir une crise cardiaque et sursauta, se tournant pour voir Klark, impeccable, debout, contre le mur, le regardant d'un air enjoué, ayant apparament passé une bonne journée.

" Bon sang Klark, j'ai eu la frousse de ma vie ! Ne refaites jamais ca ! Comment êtes vous entré ?! "

" En ouvrant la porte chef. "

Scarocci soupira. La porte avait été fermée à clé, il en était sûr. Klark n'avait pas la clé, et il n'y avait aucune trace d'efraction. Bon sang, comment faisait-il ?

" Quelles nouvelles ? " demanda t-il en se passant lentement la main sur le visage. Klark avait du le veiller plusieurs heures sans bouger une seule seconde de son poste.

" Notre invitée s'est occupée des préparatifs semble t-il. J'ai également aidé Clara à se décoincer d'une motte de terre. C'est bizarre dit comme ca, non ? "

Scarocci, lui, essayait de comprendre comment Clara avait pu se trouver dans une motte de terre. Il se sentait las et fatigué, mais également reposé paradoxalement. Klark continua son rapport, imperturbable.

" Apparament, les deux femmes ne s'apprécient guère m'est avis. Et je crois que vous n'êtes pas étranger à celà, chef, sans vouloir vous accuser. Quand à la cité, rien de grave à signaler. Un homme essayant de profiter de la faiblesse générale a été vu en flagrant délit de vol avec effraction. Je l'ai donné à Skarn pour appliquer les lois. "

" Bien " lâcha Scarocci. " Ou est Nendili ? "

" Dans votre bureau. Elle vous attend. Vous avez dormi plus d'une journée. "

" Oui, mer... que ? Hein ? QUOI ? "

Scarocci se leva, reprit ses vêtements, mit ses cheveux en ordre après deux passages de sa main devant un miroir tenu par Klark, qu'il avait trouvé on ne sait ou, et refit son lit à la va-vite en à peu près une demi-douzaine de secondes. Il se mit à descendre les escaliers quatre par quatre, suivit par Klark qui tenait parfaitement le rythme en marchant doucement et à la militaire. Il traversèrent rapidement les couloirs du fort jusqu'a arriver au bureau de Scarocci. Nendili avait pris ses aises et s'était assise, jambes croisées, tout sourire, assez contente d'elle même, mais plus calme que d'habitude, comme si elle était fatiguée. Elle acceuillit le seigneur avec un grand sourire. Klark signala qu'il les laissait et sortit, fermant la porte derrière lui, les laissant seuls.

La Reine des Glaces regardait tranquillement par la fenêtre quand elle entendit des bruits de pas. On avait surement prévenu le seigneur qu'elle l'attendait ici mais pourquoi semblait t'il si pressé? Il entra rapidement et paraissait avoir traversé le château sans trainer. Malgré tout les efforts du monde, il n'aurait pu cacher qu'il venait de se lever, surtout d'une journée entière, ses yeux parlaient pour lui. La gardienne conserva son large sourire et salua de la tête l'homme qui accompagnait son hôte quand celui ci s'éclipsa.

"Ça me fait vraiment plaisir de voir que vous êtes entouré de personnes ayant plus de tact que votre géant et dotées de plus de cervelle que la pucelle de bataille."

Tout en montrant que du peu qu'elle en avait vu, elle avait appréciée Klark, la noble avait descendu sans prendre de gants les deux personnalités importante de Demacia qu'elle avait rencontrée. Qu'importe l'effet que cela pouvait avoir sur Scarocci, elle ne contait pas tenir sa langue en privé. Une pensée germa soudain dans son esprit, qu'elle lâcha en souriant.

"Vous êtes surement conscient de votre réputation dans le monde à cause de votre prise de pouvoir, je pense que certaines personnes de votre gouvernement ne vous aide beaucoup dans ce domaine, même si je suis sûre que cela vous importe peu. -Elle tira ensuite la langue au guerrier avant de continuer- Bref, revenons en aux choses sérieuses."

Elle attrapa sa carte qu'elle posa sur le bureau du dirigeant, lui fit signe d'approcher puis commença son explication.

"Je vais servir de centre au rituel, je canaliserais toute la magie des plantes vers moi, ce qui fera une vague de magie curative vers l'intérieur de la ville puisqu'elles sont disposées tout autour. -Elle ponctua son explication de tracés de ses mains sur le plan de la cité pour illustrer ses propos- Je transformerais ensuite le flux magique pour le renvoyer dans le sens inverse après lui avoir donnée les propriétés que je lui voulais. Il ne faudra pas que l'on me dérange pendant ce travail puisque si je perd mon contrôle sur l'énergie, la place centrale se transformera en bombe de mana et je préfère éviter, après avoir fait tant de chemin pour guérir votre peuple, de diviser la population de Demacia par deux."

Nendili releva la tête pour voir si Scarocci avait comprit. A la vue de son air, elle devina que oui, surtout en ce qui concernait le fait qu'on ne devait pas la déranger au mauvais moment. Souriant à nouveau, elle lança.

"J'aimerais me reposer un peu, serait il possible que l'on me prête une chambre?"

Bien sûr, son hôte répondit à l'affirmative et la conduisit dans la pièce où dormait ses invités, avant de lui apprendre que la chambre de Clara était juste en face. Amusée, Nendili murmura sur un ton de confidence à son interlocuteur qu'il faudrait donc qu'elle fasse attention aux bruits qu'elle pourrait faire en... Dormant? Alors que le guerrier lui souhait une bonne nuit, la porte d'en face s'ouvrit en silence et l'habitante toisa d'un oeil mauvais la mage, regard que Scarocci ne pu voir. Agacée bien qu'elle n'en montra rien, la gardienne décida, au lieu de le quitter pour trouver le repos, d'enlacer son homme afin l'embrasser tendrement. Elle entendit presque la mâchoire de la vierge toucher le sol tant cette dernière était bouche bée, ainsi que la porte fondre tellement elle était rouge.

Fermant finalement sa porte après un tendre regard à son ancien amant, elle fila se jeter sur son lit pour savourer sa victoire, plaignant le pauvre seigneur qui allait devoir se justifier. La Reine des Glaces arrangea la chambre à sa guise avant de fermer les yeux et s'endormir en quelques seconde à peine...

* Tap-tap-tap-tap-tap-tap-tap... *

Scarocci regarda Clara qui le fixait d'un air furieux en tapant du pied sur le sol avec une cadence digne d'éloge. Le chevalier faisait une tête étrange, à mi-chemin entre le sérieux de la situation et le sourire après le baiser offert par Nendili.

" Cette fille et vous... "

" Clara, si tu a un seul commentaire, abstient toi de le faire. " répondit sèchement Scarocci.

" Vous avez couché avec cette gamine ? " dit-elle d'un air à la fois dégouté, décu, trahi, et jaloux.

" Je n'ai aucune réponse à te faire Clara. Et choisit bien tes mots. Si tu insulte ton seigneur, ton châtiment sera le même que pour tout le monde. " dit-il d'un air menacant et parfaitement explicite, rappelant que ce fait était suivi d'une condamnation à mort. Executer un revolutionnaire ou un opposant avant qu'il ne répande ses idées était dans les habitudes de Scarocci. Il suffisait juste de maquiller l'execution par un autre motif, ou un crime crapuleux. De ce fait, personne parmis la population n'était au courant que toute personne avec des véléittés de changement était tuées à cause de cela.

Clara se tut et le foudroya d'un regard plein de larmes, se retenant de pleurer. Mais sa voix ne laissait aucun doute.

" Je vous préferais avant. Vous devenez de pire en pire avec les ans. Je veux que Scarocci revienne, je me fiche du Seigneur Demacien ou autres bêtises. Il est passé ou ?! "

Elle tourna les talons avant d'en dire plus et de fondre en larmes devant lui, humiliation totale pour elle. Finalement, elle se mit à pleurer et gemir après avoir claquée la porte de manière bruyante devant un Scarocci immobile.

" J'aimerait bien le savoir " commenta sobrement Scarocci comme pour lui-même. Il regarda les deux portes. Une Clara larmoyante d'un coté, qui attendait sûrement d'être consolée et une Nendili de l'autre, qui acceuillerait sa venue dans son lot avec sûrement un grand sourire. Quelle porte emprunter ?

Il décida de descendre dans le château, et arriva à sa salle personnelle. Il se dirigea vers un grand bac d'eau chaude, et fit ses ablutions. En sous sol, cette salle humide était réchauffée par un immense brasier, sans cesse entretenu par des serviteurs ( Et Klark occasionnellement. ). Après s'être débarassé de sa saleté, il plongea ses mains dans des vases remplis de gros sel et se frotta énergiquement le torse et les bras avec. Il s'agissait, tout simplement, de tanner sa peau, afin de la rendre plus solide et dure. Il fallait parfois souffrir pour être efficace au combat.

Enfin, une fois ceci fait, il remonta, passa deux fois devant les chambres des deux jeunes femmes sans entrer dans aucune, et rentra dans son bureau, se remettant à ses papiers. Après plusieurs heures, alors qu'il étudiait les rapports économiques catastrophiques dû à la peste blanche, quelqu'un fit son entrée. Klark, accompagné de deux messagers.

" Oui ? " demanda Scarocci d'un air affable, l'air disponible.

" Chef, ces deux éclaireurs ont vus quelque chose de relativement préoccupant. "

" C'est à dire ? " reprit Scarocci avec l'air de celui qui sait que les vrais ennuis ne sont pas encore arrivés, mais sont en route, faut les pardonner, ils sont en retard.

" Des mouvements de troupes massif de la part des barons Vargus et de la principauté du Langehack. Plusieurs milliers d'hommes. J'ai bien peur qu'ils aient décidés de profiter de la faiblesse de notre cité pour passer à l'attaque. " Enuméra calmement Klark d'un air neutre. L'un des messagers fit passer deux feuillets sur lesquels étaient écrit la composition très approximative des forces ennemies, d'après ce qu'ils avaient vus.

" La dernière escarmouche ne leur a pas servie de lecon ? " demanda Scarocci d'un air presque blasé. Pourquoi ne pouvaient-ils pas les laisser tranquille ?

Il savait que les seigneurs alentours avaient toujours vus d'un air paniqué la révolte de Scarocci et ses hommes, et avaient durement réprimés les insurections chez eux, qui s'étaient déclarées de manière sporadique. De ce fait, Demacia était entourée d'ennemis actifs ou en sommeil. Et deux venaient de se reveiller. Le chevalier se leva. Il fit signe à Klark de le suivre et congédia les messagers après leur avoir donné d'autres ordres et remerciés, les envoyant nottament chercher Skarn et Anthropos. Il se sépara de Klark après lui avoir donné d'autres ordres. Il se dirigea vers la chambre de Nendili afin de la reveiller. Il devenait urgent qu'elle guérisse la cité

Bien qu'endormie, la belle avait écoutée la conversation dans un bref moment de lucidité avant de s'endormir à nouveau. Elle n'aimait pas Clara du tout, ça c'était sûr et pourtant, elle s'en voulait un peu mais après tout, le début des hostilités n'était pas de son chef. La garde de Scarocci devait s'en mordre les doigts à présent et la haïr encore plus, ce qui au final l'importait peu après tout, elle n'était rien. La mage laissa finalement le sommeil la reprendre, ses rares remords disparaissant par la même occasion.

Les premières heures furent sans rêves, Nendili dormait paisiblement et un légère pellicule de neige recouvrait la pièce, ajoutant au calme ambiant. Son sommeil se fit finalement plus troublé et elle s'agita, de vielles chimères l'agressant à nouveau et perturbant son repos. La neige tomba plus abondamment et gela, fondit, s'évapora pour finalement retomber sous forme de grêle. La magie semblait emplir la pièce sans contrôle et modifier l'eau présente à sa guise. Cette transformation avait pris quelques temps elle aussi, jusqu'à ce que des bruits de pas résonne dans le couloir et que quelqu'un frappe à la porte, visiblement pressé.

Scarocci s'annonça et entra. A peine réveillée, la gardienne peinait à le distinguer mais avait reconnue son aura. Recouverte d'un fine couche de neige, elle ne semblait pas nue contrairement aux faits et lorsqu'elle se leva, la neige resta collée à sa peau comme une robe, moulant ses formes tout en les cachant.

"Déjà? Que puis-je faire pour vous? Vu comme vous êtes pressé, j'imagine que ça n'est pas pour passer le reste de la nuit en ma compagnie."

Le seigneur la mit rapidement au parfum concernant la menace et l'urgence du rituel qu'elle devait accomplir. Nendili hocha la tête et commença à mettre les choses en ordre dans sa tête.

"Il faut que tous soit dans le cercle, même ceux pas malade au cas où ils seraient tout de même porteurs. Il faudra juste laisser les extérieurs sans protections quelques heures mais je ne pense pas que ça soit gênant, vos ennemis ne vont pas arriver en quelques heures à peine. Préparé ça au plus vite, je commencerais dans une heure exactement."

Puis elle disparue, se retrouvant en robe sur la place la plus centrée de tout Demacia, attendant l'heure qu'elle avait donné à Scarocci pour entamer son sort.