Il avait fait tout le chemin retour, toutes ses expériences l'avaient fait grandir pour devenir l'orc fort qu'il était aujourd'hui. Pourtant, il ne fallait pas oublier ses origines ni ce qu'il a été par le passé. Comme tous, il a été un jour enfant et tout ce qu'il savait maintenant était dû à ceux qui avaient bien voulu lui enseigner. Cela faisait longtemps qu'il était parti de son village. Il revenait enfin, seul, comme lorsqu'il l'avait quitté. Les huttes étaient toujours visibles de loin, enfin il ne fallait pas les confondre avec le paysage. Leur toits ronds et la couleur brune des batisses pouvaient parfois tromper l'oeil des étrangers. Keld marchait, ses pas étaient déterminés et presque rapide. Le cliquetis de ses armes à chacun de ses mouvements étaient la seule mélodie qui rythmait ses pas. Dans sa tête, dans ses souvenirs, le bruit de la vie était revenu, Keld se souvenait...
Il était jeune, mais apte à participer à la chasse ou au combat. Il était entouré des meilleurs soldats de la tribu, les plus vaillant. Les adultes initiaient la génération qui venait à la vie et aux rôles de mâles. Les amis de Keld, plus jeunes et n'ayant donc pas l'autorisation de partir avec les adultes, s'attroupèrent autour de l'apprenti aventurier. Il expliqua avec précision ce qu'il avait dû faire et inculqua aux jeunes les conseils que les plus grands lui avait donné.
Keld pénétra sur la place centrale du village. Le cercle de pierre où des feux de joie immense étaient fait existait toujours. Il sourit alors, heureux de voir ce souvenir intact. Il rentra dans une maison, ce n'était pas la sienne et il était impossible de se rappeler à qui elle appartenait, les souvenirs avaient leurs forces mais le temps, pire ennemis de la mémoire, avait effacé bien des choses. Les richesses du village se résumaient à des trophés, des animaux empaillés ou bien des bijoux faire de pierre ou d'os. Après tout, l'os était la matière la plus travaillé et le peuple avait amplement mérité son nom " Hache-d'os " ou Laqli Oz en langage orc. Les haches étaient d'ailleurs l'arme de prédilection de bien des guerriers, et celle de Keld fut donné à Taro un jeune enfant qui avait perdu son père. Elle était bien trop lourde et déséquilibré pour un humain - un enfant - mais si il faisait les efforts nécessaires, alors il pourrait la manier comme Keld avait pu le faire.
Keld ressorti alors de la maison, se dirigeant mais la maison centrale, celle du chef. Là-bas, il pouvait sans doute trouver tout les objets nécessaires pour rendre hommage à tout les siens. Il traversa presque le village avant de rentrer dans une hutte plus grande que la normale. Il y avait une unique pièce et un énorme pilier centrale pour soutenir le toit qui tenait bon, se moquant du temps et de la météo. Sur le pilier, Keld vit alors quelque chose qui ne pensait plus jamais voir. Un bouclier fait d'os et une lance fait de la même matière trônait là. Les deux objets étaient comme posés, comme si ils attendaient le retour de quelqu'un. Keld savait qu'il n'était pas le dernier de sa tribu mais il était certain que si il laissait les armes ici, un pilleur passerait les prendre tôt ou tard. Le bouclier était léger et très résistant, avec une sorte d'encoche sur la partie supérieur droite, pour pouvoir user de la lance. Attaquer tout en assurant sa défense, la combinaison parfaite de tout guerrier. Keld s'en équipa et lorsqu'il sorti, un curieux spectacle se présentait à lui.
Une jeune femme, toute de blanche vétue se tenait droite et immobile. Il la voyait de dos et instinctivement, Keld se mit en position défensive. Il tenait fermement son bouclier devant lui et pointait sa lance en direction de l'inconnue. Il lança :
" Tu n'es pas chez toi ici ! C'est une terre orque et vous n'avez rien à y faire ! "
Après un silence et un moment de reflexion, Keld abaissa son arme de lui même afin d'y ajouter.
" Enfin c'était... "
Il ne cherchait même pas a voir le visage de l'inconnue, après tout elle se retournerait surement pour dialoguer avec l'orc, quelque peu déboussolé de voir une personne autre que lui ici.