Eärë Elriwiel

Nom : Elriwiel

Prénom : Eärë

Race : Elfe

Âge : 20 ans

Description Physique :

De longs cheveux noirs corbeaux sur une peau tannée par le soleil du bois d'Ero, Eärë est de ces femmes qui ont gardées des traits enfantins. Un petit nez droit, des oreilles d'elfe raisonnablement pointues, et un regard aussi sombre que sa chevelure lui donne une allure attirante, agréable, amicale presque. Si son corps est loin d'être aussi musclé et imposant que celui d'une femme humaine, elle entretient une forme physique raisonnable, et ses bras sont son atout principal. De taille moyenne, ses sens aiguisés compensent son peu de rapidité.

Description Mentale :

Eärë est une battante qui n'a pas froid aux yeux. Sa première pensée est toujours pour les besoins immédiats, satisfaire sa faim, sa soif, et surtout éviter tout instant d'ennui. Une fois ces trois domaines satisfaits, toute considération envers elle-même lui semble superflue, et elle ne se concentre alors que sur son prochain. Ce n'est ni par gentillesse, ni même par calculs froids, mais puisqu'elle n'a rien de mieux à faire... Ces être capables de sentiments l'intriguent autant qu'ils l'effraient. Et, tel un enfant face au monstre sous son lit, elle ne peut s'empêcher d'aller regarder avec curiosité mais appréhension. A force d'observer, elle les connait par coeur, et elle préfère leur rire que leurs larmes, ce pourquoi elle aura tendance à se battre pour le premier inconnu venu, si tant est que celui ci semble le plus louable, ou le plus intriguant dans l'histoire.
Elle a également une partie d'ombre qui vît en elle depuis l'enfance. Comme née à cinq ans, elle s'est retrouvée projetée dans un monde de civilisés qui resta longtemps un mystère. Si vous vous étiez demandé si l'humanité était innée à l'homme la réponse serait non. Un animal dans un corps humanoïde. Au fond d'elle même, enfoui derrière sa fierté, le doute subsiste, et un jour ou l'autre, il faudra bien qu'elle affronte les démons qu'elle a elle-même crée.

Histoire :

-Quinze ans plus tôt-
- Port de Solam -
- Pointe du Soleil -
- 3h24 du matin -
- Eärë : Cinq ans-


Le bateau fend lentement les eaux, poussé par une brise nocturne et silencieuse. Comme mu par un désir commun de se fondre dans l'anonymat, la nature elle-même s'est harmonisée avec l'équipage et se fait silencieuse. Chaque respiration se mêle au remous des vagues sur la coque, qui semble résonné avec mesquinerie.
Lentement, des ombres commencent à se mouvoir sur le pont, des ombres qui se détachent à peine de la nuit sans lune. Quelque part, au loin, des éclats de rires grossiers fendent le silence. Quelques marins saoules qui s'adonnent au plaisir du ridicule public. Tandis que les éclats de rire résonnent encore dans la nuit, une ombre saute sur un ponton et disparaît dans l'obscurité du port.
L'équipage est laissé à son silence religieux, et l'ombre court le long des quais, indifférente au froid prenant de la nuit. La silhouette, plus épaisse que celle d'un homme moyen, se déplace gauchement, comme gênée par son embonpoint. Pourtant les jambes du mystérieux coureur semblent irréellement fines et musclées.
Enfin, l'ombre s'enfonce dans la ville, ralentit, et s'arrête brusquement. Ce n'est qu'alors qu'elle se décharge de son fardeau et qu'à la lueur de la fenêtre la plus proche, le visage de l'inconnu apparaît pour la première fois depuis des années dans la ville de Solam.
De longs cheveux noirs, ramenés sur la nuque, sont noués au dessus des épaules musclés du vieil elfe. Si ses traits semblent encore relativement jeunes, et que sa beauté passée imprègne encore son visage, l'elfe apparaît plus vieux que jamais. Ses yeux semblent éreintés, prêt à s'éteindre à chaque instant. A côté de lui, une petite elfe se tient, effrayée et alerte. Du haut de son mètre, l'enfant regarde son compagnon avec curiosité, et quelque chose de farouche brille dans son regard. Elle croise les bras devant sa poitrine, comme pour se protéger, et fini par oser :
"Où sommes nous ?"
Mais le regard de l'elfe fuit le sien, et là où elle cherche des réponses elle ne trouve qu'un exaspérant silence.
"Où sont-ils ?"
Renchérit-elle. Et une angoisse naît dans sa voix. Elle fronce les sourcils, semble se concentrer, et soudain la frayeur se répand le long de son échine, elle tremble de tout son corps :
"Dis, qui je suis, moi ?"

-Cinq ans plus tôt-
- Bois d'Ero-
- Pointe du Soleil-
- 23h46 -
-Eärë : Quinze ans.-

Ils approchent. Ils sont là. Elle peut les sentir, le vent lui apporte leur odeur. Quelque part, dans l'obscurité, ils marchent droit sur elle. L'angoisse se répand tel un venin, et ses jambes continuent leur course, ignorantes à la douleur et à la fatigue. Les arbres tout autour n'ont plus rien de rassurant. Les feuilles qui devaient être vertes sont teintées de nuit, et quelque part, entre la réalité et l'esprit de la jeune fille, un filtre rouge sang s'est apposé. Où qu'elle regarde, le liquide pourpre souille la végétation. Elle peut sentir le goût de la rouille sur sa langue, ressentir la sensation poisseuse le long de ses mollets écorchés.
Sa tête est pleine de visions sanguinolentes. Le beau visage de Säreth, son maître, baigné dans son propre sang. Ses yeux révulsés. Ses lèvres, tordues par la souffrance. Son corps lacéré. Tout est si clair dans son esprit qu'elle ne voit plus l'endroit où elle se trouve et dans lequel elle continue de courir, désespérément.
Elle ne peut plus le supporter. Prise de nausées, elle ferme les yeux. L'effet ne se fait pas attendre, elle percute quelque chose, un arbre sans doute, et se retrouve la respiration coupée, à genoux sur un sol humide. Croyant être tombée dans le sang, elle se débat de toute la force que possède encore son corps asphyxié par le choc et se retrouve sur le dos. Des gouttes de la pluie qui a cessée plus tôt dans la soirée perlent depuis les branches qui la surplombent. Pour elle, son visage est engloutit sous le sang qui la souille.
Il faut qu'elle se calme. Elle se rappelle les paroles de son maître.
"Chaque fois que tu sentiras qu'elles veuillent te submerger, repousse les ténèbres en comptant. Ça te permettras de t'attacher à la réalité, quand bien même tu ne saurais plus très bien dans quelle direction elle se trouve."
Alors, baignée dans le sang de son protecteur, son visage à quelque centimètre de l'elfe mort, lacéré, elle se met à compter : Un. Deux. Trois. Et petit à petit, les lambeaux de chairs se transforment en feuilles, et le corps mutilé n'est qu'une branche tordue effondrée sur le sol auprès d'elle.
Quatre. Cinq. Six. Sept.
Elle cligne des yeux dans l'obscurité, et tente de s'accrocher visuellement aux alentours, pour ne pas se laisser de nouveaux submerger par le cauchemar. Pourtant, elle sait qu'il est bien réel. Elle sait que quelque part, ce corps qui la hante, était réellement étalé non loin de là où elle se tenait.
Mais elle ne parvient pas à se rappeler. Que s'était-il passé ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Il y avait un monstre là-bas. Quelqu'un de cruel, sans scrupule, insensible. Quelqu'un qui comme elle, était incapable de saisir la barrière entre réalité et rêve, entre bien et mal... Mais ce n'était pas elle, n'est-ce pas? Non, ça ne pouvait pas, puisqu'elle l'aimait. Elle aimait cet elfe qui l'avait toujours accompagnée et soutenue. Qui lui souriait lorsqu'elle était égoïste, et l'empêchait de se laisser aller à son côté sombre et animal.
Mais si, si celui qui contenait la bête, le monstre enfoui en elle, si c'était celui contre qui la bête s'était finalement dirigé ? Car il n'y avait personne ce soir-là. Personne. Rien qu'elle et lui.
"On ne sera que toi et moi. Pas de serviteurs, pas de visiteurs. Juste toi et moi, ensemble, comme un père et sa fille." Les larmes montent, impossibles à contenir, et le cri de la jeune fille résonne dans la nuit. Malgré ce cri, personne ne la retrouve, car personne ne lui court après, il n'y a qu'un monstre dans la forêt et il n'est pas à ses trousses, car depuis longtemps, le chien sauvage à compris qu'il était vain courir après sa propre queue.

Pouvoir : Eärë est détentrice d'un pouvoir élémentaire, il s'agit de celui de commander à l'Air. Cela dit elle n'est encore qu'une novice inexpérimentée, son pouvoir ne s'étant développé que depuis peu. Il ne lui a servit jusqu'ici qu'à repousser très temporairement l'air de son enveloppe, afin qu'il ne se charge pas de son odeur, et ainsi ne trahisse pas sa présence. Cette capacité ne marchant malheureusement que quelques minutes, elle ne l'applique qu'en situation d'urgence temporaire, et de dissimulation complète nécessaire.

Arme : Eärë manie l'arc, et c'est son arme favorite car elle lui permet de rester suffisamment éloignée de l'ennemi pour ne pas que celui ci constate à son avantage la faiblesse de la jeune elfe au corps à corps. Au cas ou, tout de même, car 'prudence est mère de sûreté", Eärë ne se défait jamais des deux ou trois dagues généralement attachées à son épaule, son mollet et/ou sa taille.

Clan : Elvens.