[Terminé] Une petite cuisse de bandit ? (Pv Salomon et Ciderion)

La chaleur était vraiment écrasante. Il fallait avouer que c'était surtout la différence avec les plaines enneigées qui se faisait sentir, mais qu'est-ce que c'était bon de retrouver une température au-dessus de zéro. Dans le fond, elle se sentait mieux en ayant trop chaud que trop froid, elle avait au moins l'impression d'avoir encore tous ses membres en état. C'est ce qui est quand même terrible dans les grands froids, c'est cette sensation d'engourdissement. Heureusement, c'était loin d'être le cas ce jour-là.

Après sa rencontre avec le protecteur de Nendili, elle n'avait pas trainé. La ville n'était pas désagréable en soit, mais elle n'avait pas reçu le meilleur accueil que l'on puisse souhaiter à une étrangère, aussi, elle avait pris rapidement la décision de continuer sa route. Elle finirait bien par y revenir un jour ou l'autre, de toute façon, elle n'avait aucun but précis dans son voyage. Comme on le lui avait conseillé, pour le passage dans le désert, elle avait suivi les conseils qu'on lui avait donné, à savoir ne pas se déplacer aux heures où le soleil se faisait le plus insistant. Elle s'était donc abritée et reposée, ce qui lui avait visiblement évité bien des ennuis. Mais elle devait tout de même avouer qu'elle commençait à fatiguer à force de marcher en plein cagnard. Un désert, quel qu'il soit, reste un calvaire à traverser à pied. Et non ! Vous pensiez bien qu'elle n'aurait pas trouvé de monture, depuis le temps. On a beau dire que Lou n'est pas dégourdie, elle en faisait quand même parfois plus que certains musclors, mais ce n'était juste pas reconnu dans les compétences requises pour être un vrai "héros". De toute façon, elle n'y aspirait pas, donc ça tombait bien.

A force de marche plongée dans ses pensées à un point où elle se demandait même si elle réfléchissait encore ou si elle avançait de façon automatique, elle vit quelque chose qu'elle pensa tout droit sortie de son imagination : un oasis. Si elle y croyait ? Pas le moins du monde. Le cerveau humain regorge de ressources et de cloisons souvent inexploitées et quand on se retrouve dans un état second comme Lou en cet instant, il nous fait parfois voir ce dont nous avons tout simplement envie. Ainsi, elle désirait trouver un endroit où se poser qui lui permettrait aussi d'échapper un temps au brûlant des rayons du soleil et chose complètement absurde, un tout petit peu de fraîcheur. Son cerveau lui montrait donc la seule chose qui dans cet endroit pouvait tout lui apporter d'une seule traite : un oasis. Mais elle n'était pas dupe, c'était impossible qu'il se trouve là. On lui avait dit qu'il était beaucoup plus loin et que même si son emplacement était indéterminé, elle ne le trouverait pas aussi facilement. Ce n'était donc qu'un rêve. Un rêve qu'elle allait traverser de part en part tout en le voyant disparaître.

En commençant tout de même à fatiguer un peu, elle mit un pied dans cet havre de vie, ne se rendant pas trop compte que depuis le début, elle s'était rapprochée des plantes de façon vraiment réaliste. Dans un moment de doute, elle s'arrêta près d'une variété de palmier et posa sa main contre le tronc rugueux. Il était sec mais bien solide sous ses doigts. Elle put glisser ses ongles entre les palmes sèches qui formaient la base. L'odeur particulière qui s'en dégageait semblait bien réelle. Un léger parfum sucré se dégageait des fruits qui pendaient par grappes entières entre les palmes recourbées. Alors elle ne rêvait pas ? Elle était bel et bien dans un oasis ? Elle ne savait pas pourquoi, elle sentait que quelque chose allait se passer tôt ou tard. On ne pouvait pas dire qu'elle avait beaucoup de chance, en général, et cette fois, elle ne laisserait pas sa naïveté lui attirer d'autres ennuis...Enfin, elle disait ça mais elle allait retomber dans le panneau la minute d'après comme à chaque fois.

Maintenant qu'elle savait qu'elle n'était pas en plein délire hallucinatoire, elle put s'avancer sans crainte de déception entre les îlots de verdure. C'était fou comme un petit regain d'espoir peut vous rendre un semblant d'énergie. Un point d'eau se faisait déjà voir. Était-ce seulement possible ? Sans quitter cette apparition divine des yeux, elle continuait d'avancer d'un pas léger et souple. La surface miroitante et étrangement bleue sombre l'appelait presque. C'était tellement agréable de se sentir chanceuse pour une fois. Sans se presser, elle posa sa sacoche au sol et s'agenouilla au bord du petit lac et remonta les manches de sa tunique sombre et légère. Elle prit de l'eau dans ses mains en coupe avec délicatesse et l'approcha de son visage. Ce fut comme une brûlure sur sa peau. Elle avait peut-être trop pris le soleil. Pourtant, elle n'en craignait pas du tout les coups. Et puis zut, ça faisait tellement de bien. Elle torsada l'épais amas de cheveux noirs qu'elle avait gardé détaché et le passa d'un côté pour ne pas qu'il lui vienne devant le visage quand elle se penchait. La jeune femme reprit plusieurs fois de l'eau au creux de ses paumes, s'aspergeant le visage, la gorge en prenant son temps. Elle se sentait revivre.

Elle resta un moment à genoux, les mains posées sur ses jambes et la tête légèrement penchée en avant. Lou rouvrit les yeux, se rendant compte depuis le début qu'elle n'était pas seule. Elle tourna la tête et ses yeux se posèrent dans un regard brun clair qu'elle ne connaissait pas. Elle n'afficha cependant aucune expression de surprise, sachant avant de tourner la tête que cet homme était là.

Ma route s'était finalement arrêtée dans les terres de l'ouest, en plein milieux du désert. C'est a se demander ce que je fous ici, hein? En réalité, j'étais de nouveau en mission. Je devais intercepter un petit groupe de brigands ayant volés quelques magasins en ville. Jusque la rien de bien spécial pas vrai? Cela m'embêtait vraiment. Ce n'est pas avec une petite poignée de brigands que je pourrais m'améliorer. Alors que je marchais tranquillement dans le désert a la recherche d'un coin tranquille ou me reposer après quelques jours de marche. Aucun point vert a des kilomètres a la ronde. Je portais tranquillement ma dernière gourde a la bouche pour en aspirer les dernières gouttes d'eau et remarquer avec une grimace de dégout qu'elle était vide. Un soupir accompagna la reprise de mes pas en direction de la ou mon instinct m'ordonnait d'aller. Mon instinct... Ce serait idiot de perdre la vie a cause de lui, pas vrai? Je n'avais néanmoins pas grand chose d'autre a faire que d'avancer. Je savais que si je tombais sur une attaque a cet instant, je ne pourrais pas faire grand chose. Les déserts sont habités par plusieurs créatures dangereuse et avec un coup de malchance, je pourrais tomber nez a nez avec une de ces petites bébêtes. Une chose serait sure, j'atteindrais bientôt ma limite. Je fermais les yeux, comme pour rassembler mes dernières forces tout en continuant d'avancer. Il semblerais qu'à cet instant mes yeux soient restés fermés bien plus longtemps que je ne le pensais car quand j'ouvris les yeux, le paysage avait complètement changé. Je m'abandonna un soupir, pensant a un mirage avant de me rendre compte au bout d'un moment que mon pied ne rencontra rien de solide. Je baissai les yeux rapidement avant de me retrouver avec de l'eau jusqu'au cou. Un frisson envahit la totalité de mon corps. DE L'EAU!!!! Mon corps au contact liquide fut comme de nouveau complètement hydraté et je ne pus m'empêcher d'y passer la tête, ignorant les brulures. Je me permis au passage d'en aspirer une bonne quantité avant de me décider a sortir de l'eau pour mettre ma veste a sécher sur un petit palmier. Ce ne serait pas bien long mais j'avais besoin de me détendre un peu. Ôter le poids de mon marteau et de mon épée faisait déjà le plus grand bien.

Quelques temps plus tard, j'ouvris de nouveau les yeux avant de me rendre compte que je m'étais assoupi. Quelle poisse!! je porta la main a mon visage pour essuyer quelques gouttes de sueur et constater avec soulagement que je n'avait pas été frappé trop fort par le soleil. Je me releva tant bien que mal avant de regarder autour de moi. J'eus un sourire amusé en voyant une silhouette s'approcher de moi. Ou plutôt du point d'eau. Il semblerait que je ne sois pas le seul a avoir été chanceux cependant, cette personne semblait avoir découvert cet endroit autrement que moi. Je veux dire par la qu'elle (car oui, je constata une fois plus proche qu'elle était bien une femme) n'avait pas eut a barboter comme un enfant dans l'eau comme si elle était venue spécialement pour elle. Je l'observais se rafraichir tranquillement. Il semblerait qu'elle n'aie pas encore remarqué ma présence. Je m'avançais alors de quelques pas avant de m'accroupir a côté d'elle, sans bien sur être trop proche et afficher un large sourire amusé. Elle finit par tourner la tête vers moi et un léger silence s'installa. Peut être avait t-elle a manger? Cela faisait plusieurs jours que je n'avais rien mis sous ma dent et je commençais sérieusement a avoir les crocs. Après un peu de repos et un bonne dose d'eau claire, l'appétit se faisait sentir. Alors que j'allais ouvrir la bouche pour me présenter, un bruit attira mon attention. Je détournai mon regard avant de voir une bébête en train de boire tranquillement. En disant bébête je ne parlais bien entendu pas d'un petit morceau de viande tout juste a prendre comme apéritif mais bel et bien d'une belle et grasse bébête.

Je m'excusa d'un mouvement de tête en lui faisant comprendre que je n'en aurais pas pour longtemps. A voir la bête en question, elle avait l'air solide donc, n'étant pas sur que mon épée fasse un effet parfait, je tira un bloc de ma poche pour que mon marteau ne se prépare dans ma main. Je le posa sur mon épaule avec un sourire sanguinaire. J'ai trouvé mon steak!! Oh yeah! Enfin un peu de chance! Je me mis en position de préparation a la course, légèrement penché en avant, fixant la tête de la créature. J'allongeais le manche de mon marteau suffisamment pour pouvoir me permettre un coup d'une puissance maximale. Alors que j'amorçais ma course la créature sembla me repérer et je reçus un choc assez violent pour m'envoyer valser dans l'eau. Un léger râle s'échappa de ma bouche alors que je repris ma course en direction de mon épée. Il frappait avec sa queue hors celle-ci n'était apparemment pas si solide que le reste. Je plaça mon marteau sur l'épaule droite alors que je repris l'attaque, épée en main gauche. Je m'étais habitué a porter ces armes de cette façon. Je n'avais malgré cela pas calculé que le choc de sa queue contre mes côtes ferait autant de dégâts et mon pouvoir permis d'empêcher a un filet de sang de sortir de ma bouche. J'avais envie d'hurler à cause de la douleur mais non, si je me loupais, c'était la fin!

Sa queue se dirigea a nouveau vers moi et d'un mouvement d'épée net, je la trancha. Je fis alors un bond puissant avant d'écraser mon marteau sur ce qui devait être sa tête. Le choc était assez violent pour fissurer ce qui lui servait apparemment "d'armure" mais pas assez pour le tuer. Je râla un instant avant d'enchainer des coups de marteau comme un damné pour espérer lui arracher ce membre maudit. je récupéra mon épée pour la lancer en l'air, je calcula mon coup a la seconde près et je porta a nouveau un coup alors que l'épée vint taper directement le marteau pour augmenter la puissance du choc. On entendit un craquement lourd et sa tête se décrocha violemment. Je pris un instant a réalisé que je lui avait bien fait la peau avant d'éclater franchement de rire. Trop affamé pour réaliser qu'a cet instant, couvert de sang, je pouvais réellement passer pour un psychopathe en puissance. La scène la plus drôle devait être la suivante, a me voir vider sa carcasse comme un nouveau-né. J'allumai un feu de camp avant de faire griller de grosses tranches de viandes. Ce n'est qu'à cet instant que je me souvins de la présence de la jeune femme. Mon estomac cria famine alors que j'étais presque en train de baver devant le morceau en pleine cuisson mais je me sortit de cette image merveilleuse pour me tourner vers la jeune femme avec un sourire amical

-je suis désolé pour tout cela. je me nommes Salomon Triès. Voulez-vous vous joindre a moi pour ce repas? Il y en aura assez pour un régiment vous savez? Si vous en voulez, servez vous simplement! On finira les présentations après s'être rempli l'estomac, ok?

Je m'inclina poliment, comme pour dissimuler une vision faussée de moi même. Peut être étais-ce le cas? La faim qui me ravageait maintenant, de plus après "blessure" pouvait faire perdre la raison au plus raisonnable des hommes et cela devait certainement être son cas. Si j'étais encore en vie maintenant, c'était probablement grâce a cette rage et cette envie de manger. Allé, au pire si j'avais eut la chance de tomber sur ces satanés bandits, c'est peut être eux qui m'aurait servis d'apéritif! Si bien sur, en admettons qu'il reste encore quelque chose d'eux après mon passage. Hey quand je dis "c'est peut être eux qui m'auraient servis d'apéritif!" faut pas le prendre au sérieux, hein? Carnivore mais pas cannibale le merco! En tout cas, j'étais tellement affamé que je commençais mon repas sans me rendre compte d'une autre présence, près de nous...

Le changement de température avait choqué Cidérion, lui qui était parti du bois d'Ero non loin du grand désert de Salëmeï... Pendant qu'il se trouvait encore dans le bois, il avait eut la chance de séjourner dans un petit village enfui dans la nature. Il y avait passé une nuit et très tôt le lendemain, l'aubergiste vint le réveiller ... Sans doute avait-il était remarqué par le village car on lui demanda de l'aide. Il y avait là un message important à transmettre aux contrées opposées. Ce message consistait à prévenir la contrée d'une part que leurs provisions manquées et d'autre part qu'il leur fallait impérativement un soutien militaire pour une invasion de bêtes déchaînées. Cidérion qui ne devait pas passer par le désert, se vit contraint de le franchir avec tous les désagrément que cela causait. Il n'avait pas pu refuser lorsqu'on lui promit une bourse remplie d'or... évidemment.

Il faisait chaud et le maître nain n'avait pas l'intention de s'arrêter en chemin, plus vite arrivé plus vite payé ! Plus vite payé, plus vite il pourra dépenser quelques pièces à la taverne... La distance était relativement importante à parcourir et même s'il ne s'arrêtait pas, Cidérion avait emporté sur lui à boire et quelques morceaux de pains. La boisson qu'il avait sur lui, dans une grande gourde, était constituée d'une préparation maison où le soluté était plus important que le solvant. Cela allait sans dire que l'alcool n'était vraiment pas le genre de boisson à emporter en plein désert, mais il s'en fichait.

En cours de chemin il avait rencontré trois types qui parcouraient aussi péniblement que lui les lieux, trainant derrière eux un sac semblant aussi lourd qu'une enclume. Il les interpella et rapidemment ceux-ci s'emparèrent de sa gourde et de son sac ... Une hache à double tranchant soudainement tenue fermement fit éclater par ci par là quelques morceaux de brigands. Depuis quand se permettait-on de piquer sa gourde à un nain ? C'était insensé !
Plus tard, après avoir soigneusement dépouillés les brigands d'un butin suspect, il continua son expédition. Il pensait avoir franchi au moins la moitié de la distance, et il arrêta son parcours au pied d'une dune où il déposa au sol ses affaires... Il faisait chaud, très chaud ! C'était épouvantable. Au bout de quelques minutes, curieux de savoir si derrière cette dune se trouvait un paysage différent de celui qu'il avait pu voir jusqu'à présent, il la gravit. Soudainement Cidérion dégringola de la dune, chopant sa hache et son sac et filant jusqu'à l'oasis qu'il venait d'apercevoir.

Lorsqu'il s'y arrêta, il surprit un énergumène exploser une bestiole en milles morceaux et gober ce qui était encore mangeable ... S'approchant lentement vers lui, il se stoppa net lorsqu'il croisa le regard d'une seconde personne et qu'en prime, l'humain l'avait aperçu. Un filet de sang pendait fièrement au niveau de la commissure gauche :

- Heu ... Si tu tentes de m'bouffer jt'écharpe !!

Le sourire qu'elle rencontra lui fit hausser un sourcil. Elle-même ne put s'empêcher d'afficher une expression légèrement amusée. Y avait-il vraiment matière à rire ? Non, mais puisque la meilleure des communications premières est le rire -ou ici le sourire- autant ne pas se plaindre. Elle remarqua que même accroupi, elle était obligée de lever la tête vers lui pour croiser son regard. Il avait une carrure réellement imposante et pourtant rien d'agressif ne se dégageait de lui. Ouf ! Ce n'était pas un sadique qui lui faisait le sourire du "je te prépare un mauvais coup et j'aime ça". Quand on pense qu'il y a des gens qui sans vous dire bonjour vous balance dans le vide...Il ouvrit la bouche (belle transition, n'est-ce pas ?) mais ne put achever son intention car un bruit attira leur attention à tous deux. Dans un sens, il fallait avouer que ça arrangeait un peu la jeune femme qui ne savait pas vraiment quoi lui exprimer. C'est toujours difficile de communiquer avec avec des gens que l'on ne connait ni d'Ève ni d'Adam lorsque l'on a pas l'outil de base pour parler.

Mais intéressons-nous plutôt à ce qui venait de détourner leurs regards respectifs. Une bête de bonne taille -pour ne pas dire énorme, mais vous comprendrez aisément que le point de vue de Lou en ce qui concerne les tailles n'est pas ce qu'il y a de plus objectif- se désaltérait paisiblement au point d'eau. C'était un fait somme toute banal mais ce qui suivit ne le fut pas vraiment. Après s'être excusé de sans doute vouloir se faire un petit festin avec cette espèce bovine indéterminée, l'inconnu se leva, dévoilant une carrure encore plus imposante. C'était elle où tout le monde était franchement grand, ici ? Ce serait une digression à creuser mais je n'en vois franchement pas l'intérêt, autant passer au vif du sujet.

Avec une rapidité plutôt déconcertante, un marteau se déplia dans la main du jeune homme. Cette arme avait non seulement une apparence peu rassurante, son efficacité n'était certainement pas à remettre en question. Et pour peur qu'il ne sache pas s'en servir, elle ferait mieux de s'éloigner. Ah on ne sait jamais à quel point est puissant le boulet qui peut sommeiller en nous, alors autant être prudent ! Cependant le sourire qu'il arborait était vraiment...inquiétant. Lou était contente d'être une humaine et pas cette bête, ça ne présageait rien de bon. Intérieurement elle désespérait presque en se demandant si elle n'avait une fois de plus pas rencontré un sadique près à tout dézinguer sur son passage, mais autant ne pas le contrarier et le laisser faire. Se mêler de cette histoire aurait été le meilleur moyen pour terminer en charpie. Il fonça sur l'animal qui paisiblement et comme elle aurait chassé une mouche particulièrement vorace lui fila un coup de queue et l'envoya faire trempette. Heureusement que ça avait l'air d'être herbivore, sinon Lou se serait demandée qui devait dépecer qui. Sans m'attarder plus avant sur les batifolages bucoliques d'esprits éclairés, revenons à ce coup qui aurait pu être fatal au bovidé. Si le jeune homme avait réussi son coup, nul doute qu'il n'aurait pas eu à se fatiguer d'avantage, or on sous-estime trop la perception d'animaux habitués à fuir, même si c'était bien tenté. De toute façon, elle était mal placée pour critiquer quoique ce soit, elle aurait été bien en peine de faire le quart de ce qu'il avait accompli. En même temps, elle avait de quoi manger dans son sac, mais visiblement, ça ne l'intéressait pas. Et maintenant qu'il avait mis en colère cette chose, mieux valait qu'il en finisse, au moins, ils seraient débarrassés.

Sans comprendre d'où il sortait autant de force et d'énergie, il courut vers son autre arme qui n'était pas moins imposante. Elle avait pas intérêt à le compter dans sa liste d'ennemis, sinon elle ne donnait pas cher des a propre peau. Cet épée avait tout de même l'air d'être lourde, ça avait dû demander un entrainement spartiate pour s'en servir avec une telle facilité. Lou se demandait en cet instant-même qui était cet homme. C'était peut-être bien l'une des première fois qu'elle voyait quelqu'un avec une si grande maîtrise de ses propres ressources...Quoique tout de même bien bourrin. Un grand gaillard comme ça, vous imaginez bien qu'il allait pas cueillir des fleufleurs pour les faire brouter à son futur repas. Quoique, c'aurait pu être une solution pour appâter la bestiole. Mais puisqu'il n'en était pas là, autant ne pas revoir sa méthode.

Et là, il l'impressionnait franchement. Porter ces deux armes avec un tel naturel relevait de l'exploit pour la jeune femme, qui bien sûr n'avait comme référence que sa propre force. Autrement dit qu'elle trouvait presque surréaliste le fait de pouvoir manier avec autant d'habileté des masses aussi lourdes et ce sans être déséquilibré ou même empoté. Le boulet reste un être admiratif quoiqu'il arrive. C'était quand même dommage qu'il ne prévoie jamais que la bête pouvait elle aussi riposter. C'était certes moins classe, mais tellement efficace qu'on ne pouvait pas en vouloir à cette chose de se défendre de la sorte. Le choc fut rude et Lou ne put réprimer un froncement de sourcil et une légère grimace de douleur en pensant à ce qu'avait dû ressentir cet homme. Si seulement il le lui avait demandé, elle aurait partagé sans aucun soucis ses provisions avec lui, mais maintenant, c'était un peu tard pour essayer de s'expliquer à grands gestes. Et puis, vu comme c'était parti, s'il n'éliminait pas cette bête, elle leur foncerait dedans jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Le fouet allait de nouveau s'abattre quand l'épée le coupa définitivement. Il y avait de quoi plaindre l'animal, dans un sens. Il n'était venu là que pour se rafraichir un peu et voilà qu'on venait le charcuter sur place. La suite fut d'une poésie toute relative. D'abord, ce fut un rythme effréné et entrainant qui donnait à ce carnage une régularité presque artistique. Il avait un don, c'était certain. Le doux craquement sinistre du crâne résonna après un coup de marteau incroyablement délicat auquel s'ajouta le tintement distingué des deux armes l'une contre l'autre pour achever cette symphonie digne des plus grands compositeurs sur des éclaboussures d'une matière peu ragoûtante mais que nous qualifierons ici de céleste pour éviter à vos estomacs de se retourner trop brutalement. Après ce massacre sans nom et une courbe gracile de la tête coupée qui alla se joncher sur un palmier -un artiste n'aurait pas mieux fait-, voilà l'inconnu couvert de sang et a fortiori d'une odeur si enivrante que Lou se demandait si elle n'allait pas prendre ses jambes à son cou. En plus il riait aux éclats, tout pour plaire ! Les psychopathes sont peut-être plus répandus qu'il n'y paraît...

La magnificence du boucher, vous la connaitrez plus en détail s'il vous prenait la folie d'aller voir un équarrisseur ou encore un fermier vider ses volailles, mais jamais par des mots il serait possible de transmettre le parfum fantastique qui se dégageait de ce tas informe et gluant. Vous préférez sans doute la poésie du paragraphe précédent ? C'est dommage, je suis à cours d'idées. Après avoir étendu encore un peu ses élans artistiques en teintant le sable anciennement blanc d'un beau rouge sombre, il fit ce que tout homme aurait fait pour ne pas avoir un poids sur l'estomac en mangeant de la viande crue : un feu. Il fallait avouer qu'il avait de la méthode pour dépecer la barbaque. Plus que pour la tuer, d'ailleurs. L'odeur était déjà plus alléchante maintenant que tout était en train de cuire. Malgré la faim qui semblait le tirailler il repensa à la jeune femme qui n'avait toujours pas bougé de peur de se faire charcuter à son tour. On ne sait jamais avec les hommes, pour peu qu'il leur prenne le quart d'heure de folie, c'était un coup à finir en morceaux accrochés dans un palmier.

Le contraste entre son sourire amical et le sang qui lui restait un peu partout était d'un savoureux que vous ne pourriez pas comprendre. C'en était presque comique. C'était assez étrange d'entendre un ton calme et posé après une telle démonstration de barbarisme, mais pourquoi pas ? Il était un peu rustre dans sa manière de parler, mais en fin de compte plutôt sympathique. Par rustre, je n'entends bien sûr pas le gros bourrin mais il n'avait pas la tourne distinguée et alambiquée des aristocrates. Ça n'était pas plus mal, d'ailleurs, un peu de simplicité ne faisait pas de mal. Lui adressant un léger sourire, elle se leva en attrapant sa sacoche d'une main et se rapprocha du feu, s'en tenant tout de même à bonne distance à cause de la chaleur suffocante qui s'en dégageait. Elle devait avouer avoir elle aussi faim.

Le temps qu'il commence à manger, elle tira de sa ceinture et le plus délicatement possible son couteau pour couper un petit morceau de viande. Ce n'était pas une morfale, elle se contentait de peu alors autant le laisser se restaurer à sa guise. Elle revint pour mettre ce qu'elle avait prélevé sur un morceau de bois afin de le faire cuire. Elle pouvait bien le faire sans lui, autant le laisser tranquille. C'était déjà bien généreux de sa part de partager aussi spontanément. La jeune femme allait se présenter à son tour quand un très léger bruit attira son attention. C'était stupide à ce moment-là, d'ailleurs, puisqu'elle se rendit compte qu'elle l'entendait depuis un moment déjà. Son regard, cette fois bien surpris, se posa sur un nain. Oui, un nain dans le désert mais après tout, pourquoi pas ? Il avait l'air d'avoir vu le carnage d'un bout à l'autre mais avait visiblement une méfiance plus aiguisée -ce qui n'est pas bien difficile, je vous l'accorde- que Lou. La menace était dite avec tellement de naturel qu'elle ne put s'empêcher de "rire." Pourquoi entre guillemet ? Eh bien parce que ses cordes vocales ne fonctionnant plus, ce n'était qu'un changement de rythme dans sa respiration et le coin de ses yeux qui se plissait plus ou moins. Peut-être le regard, aussi...Mais je pourrais faire des pages et des pages sur ses attitudes alors autant donner l'idée essentielle.

Ne sachant pas ce qu'allait répondre Salomon -il fallait qu'elle lui dise quand même son nom, un jour-, elle pencha légèrement la tête de côté et désigna le sable à côté d'elle comme pour proposer au nouvel arrivant de se poser en toute quiétude. S'il refusait, c'était son problème mais tant qu'à faire, autant éviter un conflit inutile. Elle revint ensuite à ses affaires, fouillant dans son sac le temps que son morceau cuise. Elle savait qu'elle avait de quoi manger quelque part, autant en proposer à tout le monde aussi. La jeune femme sortit son manteau et posa dessus quelques fruits qu'elle avait depuis son départ de Nendili mais pas encore trop fatigués et un assez gros morceau de pain. Elle installa le tout de sorte que ce soit accessible à chacun et se rassit tranquillement. Il était peut-être temps de communiquer, maintenant. Qu'est-ce qui serait le plus simple ? Le calepin ou la lumière ? Elle ne savait pas où était son carnet, alors tant pis. Elle leva sa main droite et traça dans les airs avec un léger sourire :

Vous pouvez vous servir.
Au fait, je m'appelle Lou.

Avez vous déjà connu la faim? Non mais quand je parles de faim, je vous décris le genre de faim capable de vous laisser avaler un Minotaure entier! Et non pas le petit minotaure tout frais, le bon gros minotaure qui rien que d'éternuer pourrais laisser s'envoler la demoiselle ci présente. -ce n'est pas pour cela que j'avais l'envie d'essayer hein... quoi que... l'image pourrait être sympathique dans un cirque mais faudrait-il qu'un homme soit assez fort pour pouvoir garder le minotaure sous sa patte -ou sa main, cela dépends comment on vois la scène. Je n'irais pas dans d'autres détails pour ne pas choquer nos jeunes lecteurs, hein!- Mais bon, je suis d'accord, il y a plus gros que le minotaure, et surtout plus comestible mais la aussi, ce n'était que pour éviter de choquer nos jeunes lecteurs- Bref, Tout comme mauvais compagnon que je suis, en voyant cette boule de nerfs qui sert de maître nain pointer le bout de son nez en me menaçant. Il avait la chance que je viennes de m'enfiler un bon kilos de steak par ce que sinon je penses que j'aurais répondu à sa provocation! Non je rigole bien entendu. Je l'aurais peut être passé au feu mais après tout, on dit que les nains sont amers! -no comment le jeu de mot .D'ailleurs j'ai un jeu ou un nain dit "Les femmes, je les aime comme la bière! Brune et amère!"- Bon, cette fois, trêve de conneries. J'observais la jeune femme qui pour la première fois depuis notre... "rencontre" voulut prendre une initiative. Vous me pardonnerez des ""* mais après tout, après avoir avalé ma dose de viande, je me rendais compte que dépecer un animal de la sorte devant une jeune femme n'avais rien de très poétique. On s'approcherait même plutôt du registre du pouettique. Mais qui était le plus a plaindre? Mon estomac avant la bataille, la jeune femme ou l'animal? Voila une dissertation qui aurait été intéressante! -je penserais a faire lire tout cela a mon professeur de français, il sera ravi et voudra certainement entendre mon avis- Personnellement je dirais qu'avant la bataille, il s'agissait de mon estomac. J'avais trop faim pour réfléchir a autre chose non? Enfin suis-je bête, vous pouvez que le déduire donc cette question est inutile. Après la bataille, j'opterais pour la demoiselle. Non pas pour mon estomac mais bel et bien pour le sien. Quoi qu'il semblerais qu'elle ai malgré ces bêtises des tripes assez solides car je ne l'avais même pas vu déglutir. Peut être une femme avec laquelle je pourrais m'entendre? Bon. Cette fois, un peu de sérieux, bon sang!

Elle pris donc une initiative, celle d'inviter le nain a s'assoir silencieusement. En y réfléchissant, il est vrai qu'elle nous avais pas encore laissés entendre sa belle voix. Elle finit par prendre la parole d'une façon assez particulière mais pas pour le moins gracieuse et charmante. Une douce lueur vint s'ajouter a la lumière déjà éblouissante du dessert. Euh... désert. Excusez moi, mon estomac fait encore des siennes. Il semblerais que le désert affame -toujours sans aucun jeu de mot au_cun- Après qu'elle aie déballer des fruits et du pain, elle nous invita a nous servir. Je ne pus m'empêcher de sourire amicalement avant que mon corps, maintenant rassasié ne me fasse revenir la douleur aux côtes que je devais a cette bébête qui était désormais sur le grill. Même si l'image de la revanche était parfaite -bien que j'ai attaqué en premier, d'où la double-vengeance- Je ne pouvais pas retenir la douleur alors que je me laissais tomber en arrière avec une légère grimace. Non pas de douleur mais de mépris envers moi même. A m'être jeté ainsi dans les bras de la belle créature, j'avais amorcé un choc que bien mérité. Pour quoi avais-je passé? Et merde, je ne me suis pas tâché que de sang cette fois! Je finis par rester dans la position assise. C'est la que mes côtes me faisaient le moins mal. Je me décida donc a prendre la parole a mon tour:

-Je m'appelles Salomon. Je te remercie pour ta gentillesse, Lou, mais il semblerais que je ne puisse plus avaler grand chose.

Il était un peu idiot de l'annoncer comme cela, certes. Surtout après avoir ingurgité une quantité phénoménale sous ses yeux mais bon, faut bien le nourrir ce bon vieux guerrier non? Je finis néanmoins par me tourner vers ce jeune nain -bien qu'apparemment déjà assez teigneux- et lui dire a son tour:

-ne t'en fais pas, maintenant, si tu insiste tu peut toujours me servir de dessert!

Et oui!! Encore un dessert et non pas un désert cette fois! Bon, je continues mon texte:

-Mais tu peut t'assoir et manger sans crainte! Il serait idiot de laisser des restes, non?

J'avais un sourire franc et amical. Il est vrai qu'il serait plus intéressant d'éviter les Bagarres inutiles.

[Post écrit en plein quart d'heure de connerie. Je vous prie de m'excuser le désagrément que cela a pu causer. Cordialement, Salomon]

Les yeux du nain sortaient presque de leurs orbites, tout deux pointés en direction de ce fameux Salomon. Avant qu'il ne puisse réellement agir, la jeune femme s'était présentée et invitait le nain à la rejoindre. C'était là, pour lui, l'occasion rêvée. Sans trop s'attarder, Cidérion se faufila en direction de ... comment ? Oui, Lou ! en prenant bien garde de ne pas s'approcher trop proche de l'affamé. Il semblait que celui-ci appréciait la nourriture, même si Cidérion aurait sans hésitation dévoré lui aussi la bête, il préférait largement ne pas s'approcher trop de la carcasse. A vrai dire, il n'avait pas peur de Salomon, non, il préférait juste la compagnie de la jeune femme... et cela se comprend.

Il vida son sac à coté de lui... Après s'être rendu compte que les deux jeunes gens qui l'entouraient pouvaient piocher sans remord, il remballa vite fait ce qui pour lui avait le plus de valeur. " Rapaces ! " Pensa-t-il, sans trop y croire... il avait plutôt l'habitude de rencontrer des scélérats et donc ne donnait pas sa confiance à n'importe qui.
Pourtant, au bout d'une ou deux minutes lorsqu'il se rendit compte qu'il était le seul ne pas s'être présenté comme il se doit, Cidérion en prit l'initiative. Il mis en place sa méfiance, pour un instant, et se présenta un large sourire accroché sur son visage :

- Eh bien je suis Cidérion, maître nain. Ma foi, je suis enchanté de ne plus être seul et de partager ce moment de détente avec vous.

Il hésita à rajouter qu'il trouvait le jeune homme suspect, mais il n'insista pas. Il savait bien qu'il s'agissait de deux aventuriers, comme lui. Ca le rassura... un instant seulement ! Lorsqu'il comprit qu'eux aussi avaient les mêmes ambitions, il se prit de panique voulant emporter en une fraction de seconde tout son butin qu'il venait d'acquérir une heure plus tôt ! Mais il ne le fit pas, ils sont deux mais l'un a l'air gringalet et la demoiselle ne fera sans doute rien. Il se rassura à nouveau, caressa sa hache tout en dévorant un des nombreux fruits mis à sa disposition.

- Dites moi aventuriers, que faites-vous ici ? Pour ma part, je suis en direction de la contrée ouest pour délivrer un message. C'est misérable comme quête, sauf pour le village et pour ma bourse d'or.

Il sourit un instant, rit en hoquetant. Puis comme s'il avait remarqué quelque chose d'anormal il pointa du doigt Salomon :

- Elle est à toi cette grosse bestiole derrière toi ?

La bête montrait les crocs, s'apprêtait à donner un puissant coup de patte à l'humain. Un filet de bave pendait ( un peu comme celui qu'avait Salomon quelques minutes auparavant ), et celui-ci atterrit directement sur la tête du jeune homme... Prit d'un énorme fou rire, Cidérion peina à se munir de sa hache et à charger l'animal.

Salomon devait agir vite, éviter l'attaque car le nain n'arrivera jamais à temps.

Le nain prit place à ses côtés comme elle l'y avait invité et la jeune femme ne se préoccupa plus que de sa viande. Comment ça ce n'est pas distingué pour une jeune femme ? Mais on a bien le droit de vive, bon sang ! Si vous croyez que les précieuses non plus ne mangeaient pas comme tout le monde. Et puis zut, on s'en fiche. Une fois que le morceau fut correctement cuit, elle commença son repas à petits coups de dents dans la chair encore un peu saignante. Cette pauvre bête était, il fallait le reconnaître, bien tendre. Surtout avec quelques minutes de cuisson.

Le boucher était vraiment sympathique quand il ne dézinguait pas à tout va. C'était rare de tomber aussi facilement sur quelqu'un de rassurant dans un endroit aussi hostile. Il y avait tout de même des limites à ce côté rassérénant, il ne faut pas se faire de fausses idées. Mais disons que dans un désert, on s'attend plus à trouver des bandits, des voleurs, des...brutes ? Comme si on pouvait parler de délicatesse en ce qui concernait cet homme. Il avait cependant l'avantage d'avoir un bon fond. Comment pouvait-elle le savoir ? Tout naïvement parce qu'elle le voyait sur son visage. C'était une conception bien stupide, mais puisque ça avait l'air de marcher pour cette fois autant ne pas s'inquiéter plus. C'est beau l'insouciance.

La convivialité n'était pas au rendez-vous, mais au moins, chacun s'était présenté. Le nain semblait tout de même sur ses gardes. En même temps, c'était compréhensible. Après un tel massacre, il y avait de quoi se poser des questions sur la qualité de l'idée, mais puisque chacun mangeait paisiblement dans son coin. Il se passa un assez long moment de silence durant lequel la jeune femme était dans ses pensées. Son esprit vagabondait sans se poser concrètement sur un sujet particuliers. Elle aurait été bien en peine de dire ce à quoi elle pensait, d'ailleurs. Ça partait de sa dernière rencontre avec le protecteur de Nendili pour aller jusqu'à la santé de son père en passant par ce qu'elle allait faire en arrivant dans la prochaine ville.

Ce fut le nain qui la sortit de cette rêverie en posant une question à laquelle elle était bien en peine de répondre. Il n'y avait aucune logique dans ses déplacements et dans son voyage en général. Pourquoi ? Elle avait toujours fonctionné comme ça. Et puis, c'était tellement plus intéressant de se laisser porter par la vie que de se fixer des buts quand on a aucune chose à atteindre. Autant être honnête...même si elle comptait un peu arranger les choses pour ne pas non plus passer pour une pauvre fille.

Je reviens de Nendili et me dirige vers la ville la plus proche.
Si tant est que je puisse la trouver.

En tout cas, les rumeurs sur les petits êtres étaient vraies : ils étaient cupides. On ne pouvait pas lui en vouloir de courir après ses sous, mais l'importance qu'on y attache est tout de même assez comique dans certains cas. Le fait qu'il soit en revanche avec la main sur son arme ne la rassurait pas tant. En fait, voir deux guerriers armés jusqu'aux dents n'étaient pas forcément une bonne chose pour une jeune femme sans défense si on réfléchissait bien...Même le plus intentionné des hommes cache des vices qu'on ne soupçonnerait même pas ! Mais puisque nous devons rester dans les sentiers battus des enfants sages, nous nous contenterons de penser que c'est chouette d'avoir deux hommes armés et habiles avec soi pour être sûre de ne pas se faire agresser. C'est beau la niaiserie.

De toute façon, elle n'avait plus le temps de philosopher (et je ne vous cache pas que je ne suis pas en état), l'apparition d'une nouvelle péripétie allait requérir toute son attention. Il y avait en effet une horrible bête -peut-être un peu moins imposante que la première mais déjà l'air plus agressive- qui se tenait juste derrière le jeune homme et qui avait l'air bien décidée à...le croquer tout cru ? Étant plus proche et voyant parfaitement le mouvement qu'allait exécuter le monstre, Lou fit preuve d'un instinct qu'elle ne se connaissait pas mais qui l'empêcha de se souvenir de ce qu'elle avait fait sous la montée d'adrénaline qui envahissait son corps. Elle sauta sur ses pieds et atterrit en un bond près de Salomon qu'elle tenta de pousser un peu de la main gauche, bien que ce soit peine perdue vu leur différence de carrure. Son cerveau ne fonctionnant plus que par automatismes, elle évita avec difficulté la patte griffue qui atteignit son bras avec douleur. Une seconde monta, plus sourde dans sa gorge. Ses cordes vocales ne fonctionnant plus depuis des années, il lui était impossible de s'en servir à blanc sans en souffrir, or par réflexe elle avait voulu crier de douleur. Elle se remit cependant à une vitesse qu'elle ne s'imaginait pas possible, et ouvrit sa paume droite produisant ainsi une intense lumière dans le but d'aveugler son adversaire, bien que dans ce cas-là, ce ne soit pas très intelligent de s'amuser à l'énerver plus qu'autre chose. Elle cherchait d'ailleurs plus à le sonner un moment pour laisser les autres attaquer, sachant qu'elle-même ne pouvait rien faire de bien constructif. Entendant le nain arriver dans son dos, elle se poussa sur le côté et la tension redescendue, se préoccupa un peu de son bras blessé. Ce n'était pas bien grave, elle pensait que ce serait plus profond, mais elle fut surprise de voir qu'aucune goutte de sang n'avait coulé de sa blessure...

HRP : C'est un peu court et précipité mais c'est pour éviter de vous faire attendre plus longtemps. Je ferai sans doute une petite édition pour enjoliver mon texte mais les actions resteront les mêmes.

Pourquoi tout le monde s'inquiète autant? J'avais déjà repéré cette bête, plus tôt, je savais donc qu'elle ne tarderais pas a nous attaquer. l'avertissement du nain m'avait suffit mais il avait fallut que cette femme prenne le coup pour moi. Ah ben merde. j'eus un léger grognement avant de lancer un regard assez noir vers la jeune femme. Était-elle stupide? Se jeter ainsi dans les bras des adversaires? Je pris mon épée qua je lançais pour arrêter le mouvement du nain et je pris ensuite mon marteau. Non pas que je n'aimais pas l'idée d'être aidé par un nain, je n'avais rien contre eux. Mais au vu de sa trajectoire, je doute qu'il ne vise que le monstre, je n'ai donc pas vraiment confiance en lui, ce qui semblait réciproque. Je frappa la tête du monstre du bas vers le haut, poussant ainsi ses pattes avant a se décoller du sol, je porta ensuite un coup sur le flanc, le renversant. Il ne se relèverai pas facilement. Je récupéra alors mon épée avant de la planter sous son ventre, a l'un des seuls endroits mous de son corps. Je récupéra mon marteau pour enfoncer mon épée tel un clou d'un coup assez violent pour que l'épée transperce entièrement le corps et ressorte de l'autre côté. Un soupir s'échappa de ma bouche. J'avais été touché lors de la mêlée. Je me retrouva rapidement a genoux. Même si la jeune femme avait reçu la majorité du coup, je n'avais pas été capable de le parer, manque d'espace, donc j'avais moi même été touché au niveau de l'épaule. Raison pour laquelle je ne m'étais servi que d'une arme a la fois. J'appréciais réellement le fait de ne pas perdre de sang étant donné que cela me faisait un soucis en moins. Après ça? Ben que voulez vous que je fasse? Je serra les dents avant de me diriger vers la jeune femme et de constater avec soulagement qu'elle non plus, ne saignait pas et qu'elle était hors de danger malgré la douleur. Je me tournais alors vers le nain:

-désolé de t'avoir stoppé de cette façon, mais... C'était moi la cible, non? Je penses bien que tu n'as pas confiance en moi, Cidérion, mais je suis comme toi. Je suis aussi ici pour une quête. Je suis un mercenaire.

Après mes mots, je sortis une petite boite de sous ma veste. Elle était actuellement vide et je me contenta de faire cuire un peu de viande pour la mettre dedans. Ceci m'offrirais des provisions pour un temps. J'avais déjà calé cette faim pour un temps la donc je n'aurais pas besoin de plus pendant quelques jours de nouveau. Le fait que je l'avais bloqué était aussi qu'étant blessé, j'avais besoin d'encore plus de place pour manier mon marteau. Même si il était de petite taille, il m'aurait certainement gêné, même si ses intentions étaient louables. Je n'avais après tout pas vraiment confiance en lui pour l'instant.

-Je suis ici pour retrouver un groupe de bandits ayant volé de la marchandises a mes employeurs. Il semblerait que personne avant nous n'ai fait de halte ici. Le problème qui se pose, c'est que ce n'est peut être pas la seule oasis des environs. Si elle l'était a coup sur je pourrais rester ici et attendre leur venue mais il semblerais que ce ne soit peut être pas la meilleure solution. De plus, avec le nombre de bandits dans ce désert, il me faudra beaucoup de chance pour tomber sur les bons.

je me dirigea vers l'oasis pour remplir mes gourdes et pour nettoyer mes blessures car même si je ne saignais pas, je n'aimais néanmoins pas me promener avec une blessure sale et béante. J'aurais bientôt une nouvelle cicatrice. Bah je ne les comptais plus la n'était pas la question. je passais la main derrière ma nuque, la massant tranquillement avant de me retourner vers eux.

-bon, que comptez vous faire maintenant?

Mon problème principal étant de me retrouver avec un seul bras, ma mission allait être plus difficile que prévu. Si cette femme était restée a sa place, je n'aurais rien reçu et elle non plus. Je me dirigea vers elle pour l'aider a se relever.

Cidérion brandissait fièrement sa hache et courrait à toute vitesse en direction de Salomon. Seulement et contre toute attente le brave jeune homme engagea le combat plutôt que d'esquiver le premier coup de griffe de la bête. Éberlué par tout ce qui s'était déroulé en si peu de temps, le nain n'avait pas trop compris comme cela se faisait que l'animal se retrouve démembré gisant sur le sol. Il avait appréciait l'action, certes, mais aurait payé beaucoup pour s'amuser un peu et faire gicler ,à l'aide de sa propre hache et de sa force, un peu de sang dans tout les sens. Il n'en n'eut pas l'occasion, déçu il s'exprima donc lorsque le calme semblait reprendre sa place :

- Si j'avais su je ne t'aurai pas prévenu... Bon c'est certain tu aurais bien morflé du coup de patte, mais j'aurai eu l'occasion d'utiliser ma hache.

Suite à cela, il parti reprendre sa place aux côtés de la jeune femme. Elle s'appuyait sur un bras pour ne pas tomber entièrement au sol, Cidérion remarqua vite la blessure béante. Il se précipita afin de s'assurer de la gravité de la blessure lorsque Salomon l'interrompit ... Oui, le petit homme, bien que ce ne soit pas lui le plus petit en ces lieux ..., pensait franchement que le nain n'avait aucune confiance. Cela interpella tellement le nain qu'il s'arrêta donc sèchement et lui répondit :

- Certes, fais mumuse si tu en as l'envie. Mais si tu crois sincèrement que je n'ai pas confiance en toi dis moi pourquoi je t'ai prévenu ? Et surtout ! Oui, surtout, explique moi pourquoi je ne t'ai pas encore éventré ?

L'animal a peine mort refoulait déjà une odeur nauséabonde et putride ... quelques mouches s'empressaient de jouer leur rôle de nécrophage. Cidérion s'en rendit compte et s'éloigna d'avantage de la bestiole gisante se rapprochant vers la fameuse Lou. Il lui proposa un bandage avant de se retourner à nouveau vers Salomon qui les rejoignait :

- Ne va pas croire que je ne t'aime pas. D'ailleurs je vais t'avoue que c'est moi qui porte le butin de tes voleurs... du moins à condition que ceux que j'ai dégommé soient ceux que tu cherches ? Bref, j'ai bien l'intention de garder une partie pour moi, tu me ferais bien une petite faveur en disant que tu n'as pas su retrouver la totalité. Non ?

Salomon aida Lou à se relever. Sachant bien qu'il ne fallait pas rester plus longtemps ici, car d'autres bêtes ne tarderaient pas à débarquer assoiffées ou juste attirées par l'odeur du sang, Cidérion saisit son sac et le butin qu'il comportait. Il jeta le beau trésor aux pieds du jeune homme sous l'oeil attentif de Lou. Il fallait s'en douter, Cidérion était cupide mais avait un sens du droit assez épatant. Le butin avait été volé par des brigands et même si le nain l'avait acquit correctement ( oui, découper les brigands c'est du propre ! ) il pensait éperdument qu'il fallait rendre ces biens à son propriétaire. Il sourit, saisit juste un anneau qu'il fit rouler entre ses deux doigts :

- Ça me suffira. Si j'ai bien compris, tu vas devoir retourner au village rendre le sac ? Je m'y rend également comme tu as pu le comprendre... Il se tourna lentement vers Lou et reprit : La ville la plus proche ? Cela tombe bien, vous nous ferez de la compagnie et je m'enchante à l'idée de vous escorter.
[HJ : Désolé du retard les gens ! je suis très pris Irl ]

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Lou : 28 xp

Salomon: 25 xp

Ciderion: 23 xp

Toujours drôle de voir que Lou' trouve toujours quelqu'un pour la protéger ^_^! Dommage que le rp ne soit pas aller jusqu’au bout ^^"